Ce 25 octobre 2017, Jean-Michel Wilmotte a été installé au sein de l'Académie des Beaux-Arts, au cours d'une cérémonie officielle sous la Coupole de l'Institut de France. Élu le 25 février 2015 au fauteuil de l'architecte Michel Folliasson (1925-2011), il devient le huitième membre de la section architecture.
"L'Institut est une chose qui est propre à la France (…) La France, seule, a un Institut où tous les efforts de l'esprit humain sont comme liés en un faisceau, où le poète, le philosophe, l'historien, le critique, le mathématicien, le physicien, l'astronome, le naturaliste, l'économiste, le juriste, le sculpteur, le peintre, le musicien peuvent s'appeler confrères." C'est donc un nouveau "confrère", ainsi que le présente l'écrivain et philosophe Ernest Renan en 1867, que l'Institut de France a accueilli ce mercredi 25 octobre 2017. L'architecte Jean-Michel Wilmotte, élu le 25 février 2015, a en effet été officiellement installé au fauteuil de Michel Folliasson, décédé en 2011, à l'Académie des Beaux-Arts. Il rejoint ainsi sept de ses illustres confrères, au sein de la section architecture : Roger Taillibert, Paul Andreu, Yves Boiret, Jacques Rougerie, Aymeric Zublena, Alain-Charles Perrot et Dominique Perrault.
Selon l'usage, c'est au cours d'une cérémonie solennelle sous la Coupole de l'Institut et dans l'habit vert officiel, que Jean-Michel Wilmotte a pris place au sein de l'Académie, installé par Hugues R. Gall, ancien directeur de l'Opéra de Paris. Ce dernier pendant son discours, a dressé le portrait d'un "homme libre", pour qui l'architecture est à la fois musique, peinture, photographie, cinéma, sculpture et gravure, soulignant également l'importance dans sa vie du dessin et de son amour de la nature.
"Ici, dans cette forêt de symboles, sous l'arbre imaginaire qui abrite nos palabres, à l'abri de ce dôme élevé par Le Vau, dans cette lumière grise et dorée de Paris qui vous a tant inspiré, vous aviez votre place, Monsieur, sur l'un de ces fauteuils verts, avec vos outils de jardinier et de penseur, d'architecte venu de l'intérieur pour nous ouvrir à tous les horizons du monde." Hugues R. Gall, discours d'installation de J.M. Wilmotte au fauteuil d'Académicien des Beaux-Arts.
Comme de coutume, le nouvel Académicien a ensuite pris la parole, pour prononcer l'éloge de son prédécesseur, Michel Folliasson - architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, il a réalisé de nombreux bâtiments publics, comme la Préfecture de la Seine-Saint-Denis, à Bobigny ; plusieurs de ses réalisations, en collaboration avec J.J. Binoux, Abro et H. Kandjian, sont également visibles à la Défense, comme la Tour Neptune, Les Damiers et l'hôtel Ibis-Novotel du groupe Accor à la Défense (1984).
Tous deux, a notamment souligné Jean-Michel Wilmotte, ont un point commun : l'importance qu'ils accordent à la transmission. À travers le Grand Prix d'architecture de l'Académie des Beaux-Arts, auquel Michel Folliasson a beaucoup contribué et à travers la Fondation Wilmotte, qui accompagne également les jeunes architectes.
Jean-Michel Wilmotte a terminé son discours sur "l'immense responsabilité de l'architecte face à la société", rappelant la nécessaire dimension humaniste de la discipline.
"S'il est grisant de bâtir, nous ne devons jamais oublier l'impact de notre travail dans le monde dans lequel il s'insère (…) [L'architecte] a l'obligation de réussite, au service des autres. Il se doit d'apporter le bonheur à ceux qui vivent et évoluent dans les bâtiments qu'il conçoit comme il se doit d'inscrire harmonieusement son œuvre dans le temps et la Cité (…) ce sont ces nécessités et objectifs, auxquels l'architecte doit répondre, qui donnent à ce métier une dimension éthique : l'architecture doit être un humanisme." Jean-Michel Wilmotte, discours à l'occasion de son installation à l'Académie des Beaux-Arts.
La cérémonie s'est ensuite conclue à quelques mètres de l'Institut, à la Chapelle de l'école des Beaux-Arts où, comme la tradition l'oblige, il s'est vu remettre par ses amis son épée d'Académicien. Une épée, symbole de son approche de l'architecture, qu'il a lui-même dessinée et qu'il a voulu tel un "autoportrait" de métal et de verre. On peut y lire gravés les mots "lumière, transparence, matière, symétrie, détail, élégance, passion, volonté, optimisme, éthique", ainsi que les prénoms de ses enfants.
L'Académie des Beaux-Arts, l'une des cinq composant l'Institut de France, a pour mission "d'encourager la création artistique dans toutes ses expressions et veille à la défense du patrimoine culturel français."