PRESIDENTIELLE 2022. Le député et candidat à la prochaine élection présidentielle assure que le sujet sera "le fil conducteur entre plusieurs aspects de la politique" qu'il compte défendre.
La prochaine élection présidentielle se jouera dans un peu plus d'un an mais la campagne est d'ores et déjà lancée pour certains candidats. Parmi eux, Jean-Luc Mélenchon, député La France Insoumise (LFI) des Bouches-du-Rhône et déjà prétendant à la plus haute fonction de l'Etat en 2012 et 2017. Lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale, le 3 février 2021, le député-candidat a dévoilé l'un des thèmes qu'il souhaite mettre au cœur de sa campagne. Et il s'agit de l'accès à l'eau.
Ainsi a-t-il déclaré que ce sujet sera "une question centrale" puisque plus globalement, il est devenu un enjeu majeur sur le plan "politique", "économique" et "géopolitique", notamment en raison du réchauffement climatique. Cette question jouera même "le rôle de fil conducteur entre plusieurs aspects de la politique" qu'il compte défendre, a-t-il annoncé. L'eau est "un bien commun" qui "vient à manquer, l'approvisionnement en eau potable [devenant] une question pratique", avance-t-il. Pour lui, ce bien commun "ne doit pas être accaparé par le privé", a-t-il poursuivi.
Une commission d'enquête sur la gestion de la ressource
Cet engagement des Insoumis se concrétise d'ores et déjà par l'officialisation, ce même jour, du lancement d'une commission d'enquête parlementaire consacrée à la gestion de la ressource en eau en France. Le groupe LFI a, pour cela, utilisé son droit de tirage, qui lui permet de créer une commission d'enquête par session. Elle sera présidée par la vice-présidente du groupe, Mathilde Panot.
La députée a évoqué la "main basse des intérêts privés" et notamment des multinationales sur un "marché de l'eau extrêmement juteux et opaque" pour justifier la création de cette commission d'enquête. Elle a notamment déclaré que "l'accaparement de l'eau par le privé se trouve à toutes les étapes : de la captation au traitement en passant par la distribution" et a fait valoir que la Cour des comptes elle-même estimait que "la gestion de l'eau par le privé coûte en moyenne 10% de plus que par une régie publique".
"Problèmes de santé publique" dans les outre-mer
Par ailleurs, les Insoumis ont pointé du doigt les problèmes spécifiques qui se posent sur l'accès à l'eau dans les outre-mer, "très touchés par la pénurie d'eau", a insisté le député de la Réunion Jean-Hugues Ratenon. "Les pertes d'eau sont payées par les consommateurs, non par ceux qui sont responsables de la déperdition de cette ressource", a-t-il ajouté, évoquant une situation anormale qui, par son ampleur, pose "de gros problèmes de santé publique".
Avec cette commission d'enquête, les députés Insoumis comptent ainsi "auditionner des responsables de multinationales : Veolia, Suez, Danone", mais aussi le ministère, "les agences organisatrices", les associations, etc. Ils réclament par ailleurs de faire de l'accès à l'eau "un droit inaliénable".