Alors que son ministère affiche une petite baisse de son budget pour 2003, Jean-Louis Borloo, ministre de la Ville et de la Rénovation urbaine, promet un "plan de résolution de la crise urbaine de grande ampleur d'ici Noël".

"Nous préparons un plan de résolution de la crise urbaine" qui "sera bouclé entre aujourd'hui et Noël" a indiqué le ministre de la Ville qui présentait son budget pour 2003. Il s'agira d'un "plan de bataille global dont l'objectif sera sans commune mesure avec ce qui existe actuellement", qui est, selon lui, "utile" mais "insuffisant".

Ce plan, qui portera sur quatre à cinq ans, serait élaboré conjointement par le ministère de la Ville, les bailleurs sociaux et l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH) dont les missions "pourront évoluer", a laissé entendre le ministre.

Pour l'heure, le député-maire de Valenciennes laisse planer le suspens. "Je ne peux pas en dire plus car nous attendons un arbitrage politique lourd qui engagera le pays. Le plan sera présenté avec d'autres ministres dont celui de l'Equipement, des transports et du logement, Gilles de Robien, ainsi que d'autres partenaires", a-t-il simplement précisé.

Côté gros sous, le ministre de la Ville va devoir faire preuve d'imagination, même s'il tire son épingle du jeu avec un budget de 371 millions d'euros, soit une légère baisse par rapport à l'année dernière (-0,26%).

D'ailleurs, le budget 2003 ne comporte aucune ligne particulière pour financer ce fameux plan. "La première année sera plutôt financée par des crédits venant de partenaires extérieurs. Les années suivantes, il sera massivement soutenu par l'Etat", a toutefois précisé Jean-Louis Borloo.

Commentant ce budget 2003, Jean-Louis Borloo a estimé que son "premier défi" était de "dépenser l'argent" que son ministère recevait. "Nous avons au moins 35 millions d'euros de reports de crédits inutilisés des années passées, qui s'ajoutent aux 371 millions prévus par le budget en 2003", ce qui représente une hausse de quasiment 9,6% par rapport à l'année précédente, a-t-il dit.

"Nous allons demander aux préfets d'aller plus vite" dans les versements de subventions aux associations, pour qu'elles arrivent avant fin mars chaque année, a-t-il dit, en rappelant qu'actuellement 38% des subventions ne sont mandatées qu'en décembre et 50% au cours du dernier trimestre chaque année, ce qui met en difficulté de nombreuses associations de terrain.

La bonne surprise vient des crédits alloués aux opérations de renouvellement urbain dans les quartiers en difficultés qui passent de 58 millions à 95 millions pour l'année prochaine. Une progression obtenue notamment grâce à la suppression du fonds de revitalisation économique, qui était selon le ministre "difficile à mettre en oeuvre et peu utilisé".
Autre bonne surprise, la création d'un "fonds d'aide d'urgence aux communes en très grande difficulté" de 30 millions d'euros qui devrait bénéficier à une vingtaine de villes.

actionclactionfp