Jean Lardin, artisan électricien dans l'Aveyron, a pris les rênes de la Capeb le 1er mars. Il s'installe dans son fauteuil de président à une époque charnière pour les petites entreprises, confrontées à des échéances difficiles : le passage aux 35 heures et l'euro. Le nouveau président entend bien leur donner les outils pour s'y préparer et pour attirer la main-d'oeuvre qui leur fait défaut.
Batiactu.com : Quels sont les dossiers prioritaires sur lesquels vous allez travailler ?
Jean Lardin : La priorité de la Capeb est de faire face aux échéances liées à l'obligation d'appliquer la loi Aubry au 1er janvier 2002. Mais aussi au passage à l'euro. Ce sont deux échéances que nous n'avons pas choisies et qu'il faudra préparer le mieux possible. Le budget de 2002 va être plus difficile que celui de l'an 2000. C'est un challenge important.
B : Concernant le passage aux 35 heures, souhaitez-vous obtenir un aménagement du gouvernement ?
J. L. : Nous ne voulons pas que l'on repousse la date de mise en oeuvre des 35 heures. Ce serait contraire aux intérêts des petites entreprises, déjà confrontées à une pénurie de main-d'oeuvre. Il ne faut pas creuser l'écart entre les petites entreprises et les plus grandes. Nous devons créer les conditions pour que nos entreprises deviennent plus attrayantes. Mais nous préférerions atteindre cette échéance avec des outils supplémentaires à notre disposition, comme un accord au niveau de la branche sur les chèques-vacances, mais aussi sur l'épargne salariale, car l'intéressement du salarié aux fruits du travail doit être reconsidéré.
B. : Quels sont les obstacles rencontrés par les entreprises pour appliquer les 35 heures ?
J. L. : Chaque entreprise est un cas à part. Passer au 35 heures nécessite une introspection dans la vie de l'entreprise : ses clients, son rythme de vie, etc. Il va falloir mettre en place une expertise extérieure pour aider à prendre cette décision. Or, c'est difficile d'entrer dans son intimité. Le patrimoine de l'entreprise et du chef d'entreprise sont en effet très imbriqués. Il faut créer un climat de confiance. Nous attendons des Pouvoirs publics qu'ils nous aident à financer cet accompagnement individuel.
B. : François Patriat devrait présenter son projet de loi d'orientation de l'artisanat à l'automne. Quelle en est la vision de la Capeb ?
J. L. : C'est une occasion unique d'en finir avec tous les replâtrages successifs depuis la loi Royer. L'artisanat a l'obligation d'en inspirer l'essentiel. L'UPA a formé 4 groupes de travail sur les problèmes juridiques, fiscaux et le financement des entreprises. Elle a associé à sa réflexion les partenaires de l'artisanat. Il faut proposer un cadre à nos entreprises qui soit digne. Nous transmettrons ensuite nos propositions aux deux parlementaires en mission désignés par le Premier Ministre et aux ministres concernés.
B. : Quelle image de l'artisanat du bâtiment avez-vous souhaité montrer à l'occasion des Journées de la Construction, à la fin avril ?
J. L. : Les Journées de la Construction ont été un moment fort. Les enjeux étaient clairs : il s'agissait de rassembler le réseau, de lui faire prendre conscience de ses potentialités, de lui montrer qu'unis, on est encore plus forts. Cela a été à la fois alerte, enlevé et très enraciné dans la réalité de ce que nous sommes.
B. : Pensez-vous que la mesure expérimentale de la TVA à 5,5% soit pérennisée au-delà des trois ans ?
J. L. : La TVA à 5,5 % est un acquis politique important. Nous sommes entrés dans la dernière année. Il faut maintenir intact notre discours pour que cet essai soit pérennisé. Je ne pense pas qu'aujourd'hui, elle soit menacée, mais le pire serait de considérer que tout est gagné.
B. : Le nouveau Code des marchés publics répond-t-il aux attentes des petites entreprises du bâtiment ?
J. L. : Nous l'attendions depuis des années. Mais force est de constater que les annonces étaient plus belles que la réalité. Les délais de paiement raisonnables sont une bonne chose. Mais sur l'allotissement, il n'y a que des intentions, rien de concret. Au sujet de la sous-traitance, la Capeb n'était pas dupe. Un décret ne peut pas changer une loi. Aucune garantie n'est donnée sur le paiement des sous-traitants. Il ne faut pas en rester là. Concernant la retenue de garantie, la Capeb avait demandé de la supprimer pour que toutes les entreprises soient mises sur un pied d'égalité. Mais, sur la pression des maîtres d'ouvrage, le gouvernement a décidé de la rendre applicable à tous. Cette mesure ne va pas encourager les entreprises artisanales à aller sur les marchés publics. D'ici le mois de septembre, il y a peut-être encore moyen de redresser la barre.
B. : Quels sont, à votre avis, les marchés porteurs de demain pour les artisans ?
J. L. : Aujourd'hui, l'individu est au centre des préoccupations de notre société. Tout ce qui touche au confort, aux aspects fonctionnels, au cadre de vie, est porteur. Tout cela va permettre à l'entreprise artisanale de montrer qu'elle est capable de réaliser des prestations de qualité. Nous sommes dans cette logique. Le monde de la construction a de beaux jours devant lui.
Jean Lardin : La priorité de la Capeb est de faire face aux échéances liées à l'obligation d'appliquer la loi Aubry au 1er janvier 2002. Mais aussi au passage à l'euro. Ce sont deux échéances que nous n'avons pas choisies et qu'il faudra préparer le mieux possible. Le budget de 2002 va être plus difficile que celui de l'an 2000. C'est un challenge important.
B : Concernant le passage aux 35 heures, souhaitez-vous obtenir un aménagement du gouvernement ?
J. L. : Nous ne voulons pas que l'on repousse la date de mise en oeuvre des 35 heures. Ce serait contraire aux intérêts des petites entreprises, déjà confrontées à une pénurie de main-d'oeuvre. Il ne faut pas creuser l'écart entre les petites entreprises et les plus grandes. Nous devons créer les conditions pour que nos entreprises deviennent plus attrayantes. Mais nous préférerions atteindre cette échéance avec des outils supplémentaires à notre disposition, comme un accord au niveau de la branche sur les chèques-vacances, mais aussi sur l'épargne salariale, car l'intéressement du salarié aux fruits du travail doit être reconsidéré.
B. : Quels sont les obstacles rencontrés par les entreprises pour appliquer les 35 heures ?
J. L. : Chaque entreprise est un cas à part. Passer au 35 heures nécessite une introspection dans la vie de l'entreprise : ses clients, son rythme de vie, etc. Il va falloir mettre en place une expertise extérieure pour aider à prendre cette décision. Or, c'est difficile d'entrer dans son intimité. Le patrimoine de l'entreprise et du chef d'entreprise sont en effet très imbriqués. Il faut créer un climat de confiance. Nous attendons des Pouvoirs publics qu'ils nous aident à financer cet accompagnement individuel.
B. : François Patriat devrait présenter son projet de loi d'orientation de l'artisanat à l'automne. Quelle en est la vision de la Capeb ?
J. L. : C'est une occasion unique d'en finir avec tous les replâtrages successifs depuis la loi Royer. L'artisanat a l'obligation d'en inspirer l'essentiel. L'UPA a formé 4 groupes de travail sur les problèmes juridiques, fiscaux et le financement des entreprises. Elle a associé à sa réflexion les partenaires de l'artisanat. Il faut proposer un cadre à nos entreprises qui soit digne. Nous transmettrons ensuite nos propositions aux deux parlementaires en mission désignés par le Premier Ministre et aux ministres concernés.
B. : Quelle image de l'artisanat du bâtiment avez-vous souhaité montrer à l'occasion des Journées de la Construction, à la fin avril ?
J. L. : Les Journées de la Construction ont été un moment fort. Les enjeux étaient clairs : il s'agissait de rassembler le réseau, de lui faire prendre conscience de ses potentialités, de lui montrer qu'unis, on est encore plus forts. Cela a été à la fois alerte, enlevé et très enraciné dans la réalité de ce que nous sommes.
B. : Pensez-vous que la mesure expérimentale de la TVA à 5,5% soit pérennisée au-delà des trois ans ?
J. L. : La TVA à 5,5 % est un acquis politique important. Nous sommes entrés dans la dernière année. Il faut maintenir intact notre discours pour que cet essai soit pérennisé. Je ne pense pas qu'aujourd'hui, elle soit menacée, mais le pire serait de considérer que tout est gagné.
B. : Le nouveau Code des marchés publics répond-t-il aux attentes des petites entreprises du bâtiment ?
J. L. : Nous l'attendions depuis des années. Mais force est de constater que les annonces étaient plus belles que la réalité. Les délais de paiement raisonnables sont une bonne chose. Mais sur l'allotissement, il n'y a que des intentions, rien de concret. Au sujet de la sous-traitance, la Capeb n'était pas dupe. Un décret ne peut pas changer une loi. Aucune garantie n'est donnée sur le paiement des sous-traitants. Il ne faut pas en rester là. Concernant la retenue de garantie, la Capeb avait demandé de la supprimer pour que toutes les entreprises soient mises sur un pied d'égalité. Mais, sur la pression des maîtres d'ouvrage, le gouvernement a décidé de la rendre applicable à tous. Cette mesure ne va pas encourager les entreprises artisanales à aller sur les marchés publics. D'ici le mois de septembre, il y a peut-être encore moyen de redresser la barre.
B. : Quels sont, à votre avis, les marchés porteurs de demain pour les artisans ?
J. L. : Aujourd'hui, l'individu est au centre des préoccupations de notre société. Tout ce qui touche au confort, aux aspects fonctionnels, au cadre de vie, est porteur. Tout cela va permettre à l'entreprise artisanale de montrer qu'elle est capable de réaliser des prestations de qualité. Nous sommes dans cette logique. Le monde de la construction a de beaux jours devant lui.