PRÉSIDENTIELLE 2022. Dans une interview à Batiactu, Nicolas Dupont-Aignan détaille les mesures de son programme relatives aux secteurs de la construction, du cadre de vie et de l'énergie. Le candidat de Debout la France compte notamment faire du "fabriqué en France" le fer de lance de sa politique économique et industrielle, et promeut une vision "pragmatique" du logement et de l'artificialisation des sols. Sur le plan énergétique, il ambitionne de soutenir massivement les filières nucléaire et hydroélectrique, mais écarte tout projet de parc éolien. Entretien.
Sollicité comme l'ensemble des candidats à l'élection présidentielle de 2022 pour présenter ses propositions à destination des secteurs de la construction, du cadre de vie et de l'énergie, Nicolas Dupont-Aignan a accepté de donner une interview à Batiactu. Le candidat du parti Debout la France est revenu lors de cet échange sur les mesures de son programme en faveur des entreprises, mais a aussi livré sa vision du logement et de l'artificialisation des sols. Désireux de rééquilibrer les territoires, en redonnant plus de moyens aux zones péri-urbaines et rurales, il mise sur une nouvelle organisation des collectivités locales et compte investir dans les réseaux routier et ferré. Le bouquet énergétique de la France doit selon lui reposer sur le nucléaire et l'hydraulique, en n'excluant pas pour autant le photovoltaïque ainsi que le bois-énergie. Entretien avec Nicolas Dupont-Aignan.
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Batiactu : Quelles sont vos propositions envers les grandes entreprises (impôts de production…) et envers les plus petites (statut et protection sociale des indépendants, simplification administrative…) ?
Nicolas Dupont-Aignan : Mon programme compte trois grandes catégories de mesures à destination des entreprises : une baisse des charges, un soutien au "made in France" et un autre soutien aux TPE-PME (très petites, petites et moyennes entreprises). Concernant la baisse de charges tout d'abord, je veux effectivement diminuer les charges patronales jusqu'à 3 Smic (salaire minimum de croissance) et continuer la baisse des impôts de production amorcée sous Emmanuel Macron. Je souhaite également accorder un crédit d'impôt de production pour les entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices sur le sol national. L'idée est ainsi de récompenser les entreprises patriotes.
À destination des salariés, je propose aussi une mesure de pouvoir d'achat via la réduction des charges salariales, là encore jusqu'à 3 Smic, pour faire en sorte que la différence entre le brut et le net soit moins importante qu'elle ne l'est aujourd'hui. Tout cela est financé par une lutte accrue contre la fraude, particulièrement la fraude sociale : rien qu'en faisant la chasse aux fausses cartes Vitale, par exemple, on estime qu'on peut récupérer environ 20 milliards d'euros.
L'autre volet du soutien aux entreprises consiste à adopter un "Buy French Act", c'est-à-dire réserver une large proportion d'achats publics - 75% minimum contre 25% actuellement - aux entreprises produisant en France. Le montant total de la commande publique s'élevant à 200 milliards d'euros, cela représente une manne non-négligeable pour les entreprises françaises. Dans le même temps, je prévois de réserver 50% de la commande publique aux TPE-PME et je permettrai aux entreprises françaises de se défendre de la concurrence internationale en leur fournissant les mêmes armes que leurs concurrents : si un pays qui importe en France a des normes différentes des nôtres, il nous paraît normal de rétablir un droit de douane à la frontière.
Je veux aussi nommer un dirigeant de PME au poste de ministre de l'Économie, ne mettre en place aucune taxe et norme supplémentaire pour les petites entreprises, mettre fin à l'instabilité réglementaire, simplifier les procédures administratives et enfin faciliter la transmission des entreprises en les exonérant de 90% de leur valeur.
"Nous adopterons un 'Buy French Act' pour réserver 75% d'achats publics aux entreprises produisant en France. Je prévois aussi de réserver 50% de la commande publique aux TPE-PME."
Comment relancer la production de logement, notamment social ? Et comment inciter les maires à se joindre à l'effort, après la suppression de la taxe d'habitation ?
Nicolas Dupont-Aignan : Le cœur de ma politique du logement est de favoriser l'accès à la propriété, en visant 800.000 nouveaux accédants chaque année, pour au final atteindre 70% de ménages propriétaires. Mon projet est de permettre aux Français de vivre là où ils veulent, en adaptant l'offre de logements aux besoins, en rapprochant les emplois des logements et en donnant la possibilité aux Français de vivre à la campagne. Pour ce faire, il faut diminuer la fiscalité sur l'immobilier et simplifier la réglementation en donnant plus de moyens aux maires dans l'aménagement de leur commune.
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