RETOUR D'EXPERIENCE. L'étude de l'impact carbone des rénovations est une thématique nouvelle qui va prendre de l'importance dans la transition écologique en cours. Combien un chantier émet-il de gaz carbonique ? Quel est le temps de retour carbone d'une maison ? Eléments de réponse avec les chiffres du programme alsacien Je Rénove BBC.
Si les aspects techniques des 500 rénovations de maisons individuelles du programme Je Rénove BBC (JRBBC) ont déjà été abondamment évoqués, qu'il s'agisse des interventions sur l'enveloppe ou du remplacement des systèmes de chauffage-ventilation, il est une donnée qui apparaît encore nouvelle : c'est l'étude de l'impact carbone de ces opérations de réhabilitation. Car les travaux ont évidemment un poids en CO2 lié aux matériaux utilisés ainsi qu'aux étapes de transport et de déplacement. Batiactu livre aujourd'hui les conclusions des bilans carbone réalisés par le Cerema et EDF, qui permettent de déterminer le degré de pertinence d'une rénovation énergétique.
à lire aussi
Prendre en compte les produits, leur transport, leur mise en œuvre…
Deux phases ont été considérées par les chercheurs : la phase chantier et la phase d'exploitation de la maison réhabilitée. En tout, 111 opérations différentes ont été considérées. Il faut noter que le périmètre du bilan englobe les intrants (émissions de gaz à effet de serre lors de la fabrication des matériaux utilisés), le fret et les déplacements des véhicules pour acheminer ces matériaux et les ouvriers, l'énergie consommée par les procédés de mise en œuvre, ainsi que la fin de vie future des matériaux nouvellement installés. En revanche, ce périmètre ne comprend pas l'impact CO2 des produits sortant du chantier (matériaux déposés, déchets produits), ni la consommation d'eau induite. Les auteurs annoncent : "Il est important de mentionner que les résultats obtenus constituent des estimations, non des mesures, avec parfois une incertitude importante".
à lire aussi
Une méthodologie particulière a été développée afin de déterminer des bilans "types", en croisant la typologie des maisons représentatives des modes constructifs locaux, et la typologie des lots de travaux représentatifs des entreprises et matériaux rencontrés. Ainsi, quatre groupes de maisons ont été constitués : celles de type 1 et 1bis correspondent à des constructions en brique, achevées entre les années 1940 et 1970, avec combles habités ou non. Ces familles représentent 60 % des cas à elles-deux. Les maisons de type 2, dites "maisons de maître", ont été réalisées en pierre et/ou en briques, à partir des années 1900 (22 % des cas). Enfin, le groupe des "type 3", regroupe les bâtisses à pans de bois achevées avant 1900 (18 % des cas).
Découvrez la suite des conclusions de l'étude en page 2