De psychologue à plombier-électricien, il y a un gouffre que n'a pourtant pas hésité à franchir Katia Valroff. En 2002, alors que la jeune femme est à la recherche d'un travail, se retrouvant désormais seule et avec deux enfants à élever, elle pousse la porte de l'AFPA de Bayonne avec une maîtrise de psychologie en cours. Là, c'est le déclic ! Elle aperçoit sur le mur de l'agence une affiche qui l'interpelle : « Femmes, les métiers du bâtiment sont aussi pour vous ! ». Tout s'enchaîne alors très vite, elle prend rendez-vous au centre AFPA de Bayonne, et après trois mois de pré-professionnalisation, moitié chez un plombier, moitié chez un électricien, c'est gagné. Elle quitte l'AFPA, 11 mois plus tard, et se lance toute seule. A 45 ans, cela fait maintenant 5 ans qu'elle s'est installée à son compte. Katia remporte le Trophée 2008 du magazine l'Installateur, dans la catégorie féminine.
Batiactu : Pourquoi avoir choisi la plomberie et l'électricité ?
Katia Valroff : C'est un secteur porteur qui me permettait de trouver du travail rapidement. J'étais partagée entre les deux activités, et c'était des secteurs plus abordables physiquement que les autres. En outre, il y a du renouveau sans cesse dans ces métiers, des évolutions constantes. Et puis, ce qui me plaisait, et qui me plaît toujours le plus, c'est le dépannage.
Batiactu : Comment s'est passée votre formation ? Quel a été l'accueil de vos collègues hommes ?
K. V. : Cela s'est passé dans une ambiance sympathique, sans a priori. Ils avaient un côté protecteur bien agréable, j'avoue. Je n'ai pas un esprit féministe ni revanchard, je crois que chacun a sa place.Batiactu : Et aujourd'hui, comment se porte votre activité ? Quelle a été la réaction de vos confrères quand vous vous êtes installée ?
K. V. : En février 2004, j'ai en effet créé mon entreprise. C'est allé très vite grâce au bouche à oreille notamment. D'ailleurs, encore aujourd'hui, je n'apparais pas dans les Pages Jaunes ! J'ai la chance d'avoir suffisamment de travail pour ne pas avoir à faire de publicité. Mon secret, c'est de me mettre à la portée de mes clients. J'essaie toujours d'expliquer les choses, les gens apprécient qu'on ne les prenne pas pour des imbéciles. Pour moi, le contact, c'est très important, j'aime prendre du temps pour découvrir l'autre. D'ailleurs, je dois passer beaucoup plus de temps chez mes clients que mes confrères ! C'est mon ancien métier qui revient. Aujourd'hui, j'ai arrêté de faire les chantiers neufs, je me consacre à la rénovation, et j'ai mis le dépannage un peu entre parenthèses. Mais, c'est une vraie passion, et le plus dur, c'est de savoir s'arrêter ! Honnêtement, c'est un métier pour tous, je crois que les femmes se mettent des barrières, c'est dommage !