Leader sur le segment des tractopelles, le groupe familial britannique table sur le lancement de nouveaux modèles pour maintenir sa domination. Chiffres l'appui, il a vu ses ventes bondir de 37 % en 2011. Décryptage.
À l'identique des résultats du Seimat, les chiffres de JCB France montrent une augmentation de 30 % des ventes de matériels à fin novembre a-t-on appris, mardi 17 avril, sur Intermat lors de la présentation des chiffres. Toutefois, cette hausse est à pondérer selon les types de marchés.
Patrick Massardy, le patron de JCB pour la France, l'Afrique et le Moyen-Orient, s'avoue le premier surpris : « Cette année, nous anticipions un ralentissement du marché, après la spectaculaire reprise de 2010. Mais au lieu des 5 à 10 % de hausse attendus, nos ventes en France ont encore grimpé de 33 % depuis le début de l'année. Chaque mois, nous sommes inquiets pour la suite, et chaque mois, le mouvement continue...»
Et d'ajouter : « Les perspectives 2012 laissent présager d'une année stable en volume. Incertaine pour le financement des matériels ! Pour l'instant, comparés à 2011, nos carnets de commandes permettent d'avoir une meilleure visibilité sur les premiers mois de l'année. Pour les loueurs nationaux, l'activité devrait être stable. En revanche, pour les régionaux, elle devrait augmenter. »
«Que ce soit dans le bâtiment ou les travaux publics, tous les signaux sont au vert», nous commente Philippe Girard, directeur commercial et marketing de JCB. Les chantiers de TGV, d'autoroutes, le développement des métiers du recyclage, tout cela nous sourit à l'heure actuelle.» JCB bénéficie par la même occasion de l'embellie dans l'agriculture : après des années de crise, la hausse des prix des céréales incite les fermiers à investir de nouveau.
66 nouveautés, cette année
Les dirigeants de JCB estiment cependant faire mieux que la plupart de leurs concurrents. « En France, nous gagnons véritablement du terrain, puisque le marché a augmenté de 30 % l'an dernier, soit moins que nos propres ventes », se réjouit Philippe Girard. Et le groupe compte bien récidiver. Notamment grâce aux 66 nouveautés qu'il doit lancer cette année. Objectif : « Maintenir notre domination dans les tractopelles et les chariots télescopiques, tout en gagnant des parts de marché dans les domaines où nous demeurons un challenger, tels que les mini-pelles et les pelles hydrauliques sur chenilles», développe-t-il.
Si bien que, dans l'Hexagone, le fabricant de matériels de BTP mise désormais sur une progression d'au moins 20 %. Et qu'au niveau mondial, le groupe britannique est bien parti pour réaliser une nouvelle année record. L'an dernier, déjà, le numéro trois mondial du secteur a vu son chiffre d'affaires bondir de 37 %, à 3,3 Mds € d'euros, a-t-il annoncé mardi 17 avril. Son bénéfice d'exploitation s'est envolé dans le même temps de 51 %, à 434 M €. De quoi réjouir Anthony Bamford, qui dirige depuis 1975 l'entreprise familiale fondée par son père. Mais aussi Jo, le fils du dirigeant, qui travaille également dans la société et pourrait à terme prendre la relève.
Une conjoncture qui profite aux grands
«Pour répondre à la demande mondiale, nous nous apprêtons à inaugurer une nouvelle usine à São Paulo, au Brésil car la précédente était devenue trop petite », poursuit Philippe Girard.
JCB est bien conscient qu'il n'est pas seul à profiter de cette conjoncture positive. Le leader mondial, l'américain Caterpillar, aligne aussi des chiffres brillants et culmine en Bourse alors que le numéro deux, le nippon Komatsu, progresse également.
Par ailleurs, le marché très actif à l'heure actuelle devrait aussi permettre à JCB et à ses rivaux de relever plus facilement leurs prix. « Et l'arrivée de nouveaux moteurs Diesel moins polluants devrait se traduire par des hausses de l'ordre de 6 % à 8 % », conclut Philippe Girard.