En lançant sur le marché européen un isolant végétal en laine de chanvre, le leader mondial de l'isolation entend prendre position sur tous les marchés émergents. L'industriel s'intéresse même sérieusement à celui des isolants réfléchissants.

Après les laines de verre et de roche, après les polystyrènes... Isover à annoncé le développement d'une offre " laine de chanvre ". " Nous souhaitons répondre à une demande croissante de clients désirant mettre en oeuvre dans leurs constructions, des matériaux d'origine végétale et ainsi élargir notre gamme de produits " explique Pierre Delayen, directeur général d'Isover.

Après avoir attentivement observé ce marché, les responsables d'Isover ont constaté que la laine de chanvre sortait d'un marché de niche extrême et commençait à toucher un nouveau cercle de clientèle, tant au niveau des maîtres d'ouvrage que des maîtres d'oeuvre. La motivation principale pour l'utilisation de type de matériau étant, bien entendu, les préoccupations environnementales.

Très soucieux de son image en matière d'environnement et de développement durable, c'est donc assez naturellement que l'industriel s'est lancé sur le marché des isolants végétaux. Par son ancrage et sa puissance commerciale, Isover souhaite lever les principaux freins au développement de la laine de chanvre à savoir le prix très élevé (même si la solution chanvre d'Isover se positionne deux fois plus cher que la laine de verre), une diffusion très confidentielle et l'absence de conseil et de garantie pour les performances et la mise en oeuvre.

Au niveau de la production, Isover a préféré s'associé à un spécialiste de la laine de chanvre, l'entreprise autrichienne Biolnnova. Pour l'heure, la production est réalisée en Autriche, mais suivant la réaction du marché, la construction d'une usine en France pourrait être envisagée.

Alors qu'aujourd'hui, le marché des isolants en laine de chanvre se situe en deçà de 1% de PDM, Isover reste assez large dans ses prévisions de vente évoquant un marché potentiel compris entre 500.000 et 1 millions de mètres carrés. Etendu aux autres pays européens où Isover lance cette gamme (Allemagne, Suisse, Italie, Autriche et Benelux), le potentiel accessible à court terme est évalué entre 1 et 2 millions de m2.

L'industriel français pourrait ne pas se limiter à occuper le terrain des isolants végétaux. " Nous nous intéressons aussi au marché des isolants réfléchissants " explique Pierre Delayen en précisant qu'au Brésil, Isover distribue déjà un produit similaire, l'Alumisol. " Le problème en France, c'est que le développement de ce type de produit se fait principalement sur une tromperie " explique-t-il.

Rappelons qu'un industriel français a su se tailler de bonne part de marché avec comme argument principal " les isolants minces réfléchissants sont équivalents à 200 mm de laine de verre ". Une affirmation, bien évidemment rejetée par les industriels concurrents, mais également par des organismes comme le CSTB.

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