MARCHE DES CEE. L'inquiétude des professionnels de la filière isolation par soufflage, et plus largement du domaine des certificats d'économie d'énergie (CEE), est au plus haut. Plusieurs solutions sont avancées et communiquées aux pouvoirs publics dans un appel à redresser rapidement la barre.
Si le cours du certificat d'économie d'énergie (CEE) est au plus bas, actuellement, l'inquiétude de certains professionnels est au plus haut. "C'est la première fois que nous sommes dans une situation aussi périlleuse", assure Édouard Barthès, président du mouvement Symbiote et du groupe d'isolation EBS, auprès de Batiactu. Après l'alerte lancée par l'association européenne des fabricants de ouate de cellulose (Ecima), d'autres représentants de l'isolation par soufflage, et plus généralement des parties prenantes du dispositif des certificats d'économie d'énergie (CEE), tirent la sonnette d'alarme et demandent à l'État des actes correctifs rapides. On évoque en effet, du côté de Symbiote, des chutes d'activité de 70% début 2022, avec des conséquences sociales déjà tangibles, comme des licenciements et des fermetures d'agence. Édouard Barthès reconnaît toutefois qu'il est "compliqué d'obtenir des éléments chiffrés précis" sur la situation - ce qui renvoie aux récents propos ministériels sur la difficulté de l'administration à objectiver les choses avant d'éventuellement réagir.
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"On ne peut pas changer de métier en un an"
"La chute concerne tous les types d'isolants dont la commercialisation est liée aux CEE, en particulier aux fiches d'isolation de combles, de toiture et de plancher", assure pour sa part auprès de Batiactu Alain Blaclard, président de la section soufflage du syndicat national de l'isolation (SNI) et du groupe ABF. L'organisation professionnelle a récemment transmis un courrier aux pouvoirs publics, à l'instar de l'Ecima, pour proposer des pistes qui permettraient de "limiter les dégâts", alors que la filière est "à l'agonie". Les baisses oscillent aujourd'hui, selon la zone géographique, entre -55% et -90%, assure le SNI. "Le commerce avait chuté très brutalement dès le 30 juin 2021", date d'entrée en vigueur du premier coup de rabot sur le coup de pouce isolation, rappelle Alain Blaclard. La filière n'a-t-elle donc pas utilisé ces derniers mois pour s'adapter à ce ralentissement et réorienter son activité ? "On ne peut pas changer de métier en un an", tranche le représentant du SNI. "Et même si nous étions allés sur l'isolation thermique par l'extérieur, le forfait de cette fiche est en passe d'être divisé par deux. Nous ne savons plus à quel saint nous vouer..."
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