L'association syndicale des industriels de l'isolation (Asiv) espère que la part de marché de ses adhérents va doubler prochainement. Pour y parvenir, elle s'adresse au marché de la rénovation des bâtiments anciens, en mettant en avant les propriétés spécifiques des isolants biosourcés.
L'utilisation de matériaux biosourcés se répand dans la construction neuve, notamment en raison de l'article 5 de la loi de Transition énergétique qui mentionne leur capacité de stockage de carbone et la préservation des ressources naturelles. La proportion des isolants biosourcés est aujourd'hui évaluée à 8 % du marché total des isolants, en forte croissance (+40 % en quatre ans), avec 18 millions de mètres carrés installés par an. Mais, pour parvenir à doubler ces parts de marché, les membres de l'Asiv se tournent également vers le marché de la rénovation. Ils expliquent : "L'amélioration de la performance thermique d'une paroi existante (mur, toiture, sol) ne se résume pas au simple ajout d'un isolant. C'est une démarche qui nécessite une approche globale prenant en compte les caractéristiques du support".
En d'autres termes, il s'agit de bien intégrer la nature et le fonctionnement des matériaux constitutifs de la paroi. Car, dans le cas des constructions les plus anciennes (d'avant 1948) la perspirance des murs, leur capacité à échanger de la vapeur d'eau) est cruciale. Or, il s'agir justement d'une des caractéristiques principales des isolants biosourcés qui présentent des propriétés hygroscopiques intrinsèques. Ces produits régulent l'humidité et évitent ainsi les risques de dégradation de la paroi ou de l'ouvrage. En été, ils apportent une certaine inertie thermique grâce à leur capacité de déphasage, tandis qu'en hiver, ils offrent une bonne résistance thermique.
Des performances validées
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Les industriels du secteur rappellent qu'ils sont certifiés et soumis à des contrôles qualité qui garantissent les performances annoncées. Rappelons que les isolants biosourcés - qui se présentent sous des formes diverses (rouleaux, panneaux, vrac) - sont d'origine végétale : fibre de bois, chanvre, lin, ouate de cellulose, coton ou papier recyclés… Les matériaux ne manquent pas et sont généralement inscrits dans une logique d'économie circulaire, responsable face à l'environnement et à la société. L'Asiv explique : "Ils sont fabriqués à partir de biomasse locale limitant le transport, et peuvent être recyclés pour trouver une seconde vie dans de nouvelles utilisations (valorisation énergétique, amendements, matière première pour la fabrication de nouveaux produits…)". Les bilans énergétiques et carbone sont donc très favorables.
Les professionnels concluent : "Un chantier de rénovation énergétique doit être considéré comme un investissement sur l'avenir, une approche de coût global avec retour sur investissement qui se vérifie tout au long de l'année grâce aux performances été comme hiver des isolants biosourcés". Pour favoriser leur déploiement, le crédit d'impôt transition énergétique (CITE) incorpore ces produits dans l'assiette de calcul, comme les autres travaux d'économie réalisés dans une résidence principale âgée de plus de 2 ans. Le taux de TVA appliqué est de 5,5 %, tandis que le montant des travaux est plafonné à 8.000 € (+400 € par personne à charge). Outre le crédit d'impôt de 30 %, d'autres aides régionales sont également proposées, notamment dans le cadre des Certificats d'économies d'énergie (CEE).