EXCLUSIF. Depuis l'annonce des sites retenus pour "Inventons la Métropole", nombreux étaient les architectes qui s'inquiétaient notamment des questions de rémunération et d'indemnisation lors de cet appel à projets. Les présidents du CROAIF et de l'UNSFA Ile-de-France nous révèlent les réponses qu'ils ont obtenues depuis, de la part de l'Exécutif de la Métropole ce mardi.

Après la présentation, lundi 10 octobre 2016, des 61 sites retenus et répartis dans toute l'Île-de-France, en vue de l'appel à projets "Inventons la Métropole du Grand Paris", deux questions restaient en suspens du côté des architectes franciliens, échaudés par la polémique qui a suivi l'appel à projets "Réinventer Paris" : la rémunération et l'indemnisation des architectes et la présence systématique d'architectes dans tous les jurys.

 

Le sujet épineux de la rémunération en phase 1 de l'appel à projets

 

Dans la foulée de l'intervention de Patrick Ollier, président de la Métropole Grand Paris (MGP), au Pavillon Baltard, qui a "surpris et glacé" de nombreux architectes - selon plusieurs témoignages que nous avons recueillis - sur le sujet épineux de la rémunération en phase 1, le Conseil de l'Ordre des architectes de l'Ile-de-France (CROAIF) et l'Unsfa Ile-de-France ont sollicité les équipes de la nouvelle collectivité francilienne, encadrées par Martin Guespereau, directeur de projet, pour obtenir des réponses claires.

 

Ce mardi 18 octobre 2016, l'Ordre et l'Unsfa ont reçu un courrier de la MGP qui s'engage sur ces points, ce que la Métropole nous a confirmé ce soir, saluant une "victoire collective".

Sur notre sollicitation, Jean-Michel Daquin (Croaif) et Didier Chinardet (UNSFA) ont chacun de leur côté, répondu aux questions de Batiactu sur ce nouveau modèle d'appel à projets, leurs sentiments, leurs inquiétudes et les défis qu'il pose aux architectes. Voici leurs réponses.

Batiactu : Que vous inspire le modèle de "Inventons la Métropole", qui entend proposer à des groupements de promoteurs, d'architectes, urbanistes et d'entreprises innovantes de soumettre des projets originaux capitalisant sur les atouts de 225 hectares mis à disposition ?

 

Réponse de Jean-Michel Daquin, président du CROAIF :

C'est une opportunité pour les architectes de faire valoir leur savoir-faire et leur approche transversale, et de montrer leur capacité à gérer la complexité et la diversité des problématiques propres à chaque site.

 

En revanche, nous insistons sur le fait d'installer de nouvelles pratiques pour faire émerger un projet territorial métropolitain global, de créer les conditions de l'innovation dans la fabrication de la ville par de nouveaux processus, avec des financements propres pour la recherche et le développement, à la hauteur des ambitions.

 

Didier Chinardet, président de l'Unsfa Ile-de-France :

L'idée est belle et ambitieuse de pouvoir réfléchir à ce qu'est une métropole en y associant les 10.000 architectes franciliens. Nous avions alors proposé de créer un atelier urbain pour réfléchir au développement de celle-ci, à son identité.

 

Au moment où la maîtrise d'ouvrage publique s'appauvrit, il faut plus que jamais renforcer le rôle des architectes et la production courante, celle qui façonne nos territoires. Nous regrettons que cet appel à projet soit avant tout une cession de terrain aux mains des promoteurs, investisseurs ou entreprises, sans réflexion préalable sur l'évolution de la métropole. Cet appel à projets où les modes de fonctionnement sont inversés, va-t-il réellement permettre l'innovation architecturale et urbaine, comme cela est écrit dans le règlement ? Tel est le défi que devra relever la MGP !

 

Découvrez dès la page 2, la suite des interviews exclusive de Jean-Michel Daquin, (Croaif) et Didier Chinardet (UNSFA)au sujet de l'appel à projets "Inventons la Métropole".


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