Batiactu : Selon une récente enquête menée par Batiactu, 66% des maîtres d'œuvre n'ont pas été confrontés à un projet nécessitant des compétences BIM, les architectes sont-ils prêts à ce changement ?

 

Catherine Jacquot : C'est un sujet sur lequel l'ordre des architectes travaille beaucoup. La maquette numérique peut être un atout formidable pour l'architecte car il est celui qui fait la synthèse des différents savoir-faire. Le Bim pourrait ouvrir des opportunités, notamment celle d'étendre la mission de l'architecte, depuis l'esquisse jusqu'à la fin de la vie d'un bâtiment, en passant par l'entretien et la maintenance. Diversifier et étendre les missions de l'architecte, c'est lui donner une plus grande force économique.

Batiactu : Les architectes ont été récemment épinglés par la DGCCRF pour ne pas afficher leur tarif, un mauvais point pour la profession ?

Catherine Jacquot : La DGGCRF a tout d'abord souligné que nous étions une profession vertueuse avec des contrats clairs et des devis respectant les normes et réglementations. En ce qui concerne les tarifs, nous allons faire un effort en incitant les agences à faire le nécessaire. Bien sûr, il est impossible d'afficher le coût, d'un bâtiment ou d'une réhabilitation car cela dépend de plusieurs critères, mais nous pouvons réfléchir au calcul d'un tarif horaire d'agence.

Batiactu : Le gouvernement a lancé une loi sur la création architecturale, où en est-on ?

Catherine Jacquot : Si des mesures pour le patrimoine ont été présentées, les propositions sur l'architecture ne sont pas encore intégrées à la loi. En s'appuyant sur nos propositions pour la stratégie nationale pour l'architecture et sur le rapport Bloche, nous allons faire des propositions qui seront intégrées dans la loi sous forme d'amendements gouvernementaux. Nous sommes en train de sélectionner une dizaine de mesures prioritaires, notamment celles relatives à l'incitation à l'architecture en dessous des seuils avec un Permis de construire déclaratif et toutes propositions qui peuvent améliorer l'architecture du quotidien. Nos amendements seront envoyés ce mois ci avant le passage de la loi en première lecture.

Batiactu : Enfin, qu'en-est-il de la conjoncture ?

Catherine Jacquot : La situation 2014 s'est encore dégradée par rapport à 2013 : nous avons une diminution des inscriptions et une augmentation des fermetures d'agences. Autre effet de cette conjoncture : nous avons de plus en plus de demandes d'exonérations ou de cotisations payables en plusieurs fois. Comme l'ensemble des acteurs du bâtiment, les architectes connaissent des difficultés économiques !

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