"La charge de travail et le manque de personnel mettent les services des ABF en difficulté"

 

Chaque année, près de 150.000 conseils en amont des projets sont prodigués par des ABF, et 500.000 autorisations de travaux bénéficient de leur expertise (dont 200.000 sont soumis à leur accord), selon l'Association nationale des architectes des bâtiments de France (ANABF). Son président, Fabien Sénéchal, nous décrit les conditions, parfois alarmantes, dans lesquelles exercent ces professionnels.

Batiactu : Le Sénat a mené une mission d'information sur le périmètre d'intervention et les compétences des architectes des bâtiments de France (ABF), qui s'est clôturée le 3 octobre 2024. Il est estimé que dans 40% du territoire, il n'y a qu'un ABF par département en France. Considérez-vous qu'il y en ait trop peu ?

Fabien Sénéchal : Oui, c'est ce que nous avons exprimé durant les différentes auditions de la commission d'information. Nos services sont en sous-effectifs. Il manque des architectes des bâtiments de France, des techniciens et ingénieurs dans nos services pour effectuer notre travail dans des conditions correctes. Cela crée une tension forte auprès du personnel d'accueil des services publics, des techniciens et des ABF et a plusieurs conséquences.

 

Il faut d'abord rappeler que nous sommes des petits services, souvent composés de cinq à six personnes. L'engagement et le sens du service public des agents sont très forts. Comme dans le secteur de la santé, ce sont des personnes motivées et engagées. La charge de travail et le manque de personnel mettent les services en difficulté. Le sujet est très important. Il concerne la santé de nos collaborateurs.

 

Les délais de traitement des dossiers finissent par s'allonger.