A quelques semaines de l'ouverture du salon Intermat, qui se déroulera du 20 au 25 avril à Paris-Nord Villepinte, quelques acteurs de la construction et des travaux publics, présents lors du salon, se sont réunis pour faire un point sur la situation du secteur. Un bilan qui paraît incertain pour beaucoup d'entre eux, mais qui pourrait tout de même voir une certaine accalmie pendant la durée du salon.

Intermat, rendez-vous majeur de la construction, réunit les principaux acteurs de la fabrication des matériels pour les TP, le bâtiment et l'industrie des matériaux de construction.
Le salon sera l'occasion de présenter les dernières innovations technologiques des exposants, une vitrine exhaustive de matériels performants, de techniques inédites. L'innovation est aujourd'hui au cœur des politiques économiques des grands pays industrialisés et des pays émergents : parce que pour se démarquer et faire face à la crise, il faut savoir faire la différence ! Ainsi, Intermat sera l'opportunité de faire le point sur le marché et de découvrir les dernières innovations du secteur.

 

Mais la crise actuelle - et après 11 années consécutives très favorables - frappe de nombreux secteurs, et tout particulièrement le secteur de la construction et des travaux publics avec une baisse des commandes pour les fabricants de matériels, des reports de chantiers pour les constructeurs (logements neufs, projets d'infrastructures et d'urbanisation) et à la clé des suppressions d'emplois.

Pessimisme et optimisme

Certains comparent cette situation actuelle à la crise économique de 1929 ou à la dernière crise pétrolière et estiment, comme Xavier Timbeau, directeur du département Analyse et Prévision à l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE), que « nous traversons une crise exceptionnelle, que nous sommes dans une phase d'accélération, et surtout qu'on n'a pas vu le pire de ce qui pourrait se passer », « Il faudra attendre 2010, ou l'on attend une reprise mais qui elle-même digèrera la crise 2009. Donc l'année 2010, ne sera pas bonne non plus », ajoute-t-il très pessimiste.
De son côté, Alexandre Saubot, PDG d'Haulotte Group constate « une chute à la fois ample et rapide des ventes, y compris chez les loueurs qui affrontent un marché du crédit peu avenant. Il faut cependant ajouter que tout ce qui n'est pas vendu aujourd'hui, le sera demain », déclare. Mais ce qu'il y a d'inquiétant d'après lui « c'est qu'il n'y a aucune visibilité ».
D'autres, enclins, à l'optimisme s'annoncent plus confiants, minimisent les risques et parlent de « décroissance », d'une activité ralentie certes, mais sur quelques mois, le temps que l'économie mondiale s'assainisse avec comme par exemple le Grenelle de l'environnement, pour pallier la crise. « On va retrouver, on l'espère, une activité un peu meilleure, et on l'on verra certainement lors d'Intermat », déclare Pierre Leboucher, conseiller auprès du Président de JCB Group. « Intermat va bien marcher, ce sera un temps fort pour l'économie », ajoute-t-il.

Quelques actions

Autre sujet traité durant cette matinée, le Grenelle de l'environnement avec ses 300 milliards d'euros d'investissement d'ici à 2020 qui a fait du bâtiment son chantier numéro un. « Cela devrait permettre de soutenir le secteur, grâce notamment aux programmes du gouvernement en matière de rénovation énergétique » explique un des intervenants. Sa mise en place devrait correspondre au maintien ou à la création de plus de 300.000 emplois.
De plus, la signature d'une convention d'engagement volontaire entre la FNTP, l'Union des Syndicats de l'Industrie Routière Française, le Syndicat Professionnel des Terrassiers de France, Fédération Syntec-Ingénierie et le Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire a également été traitée avec l'intervention de Jacques Bonvallet, directeur marketing et commercial - division matériels routiers Groupe Fayat, qui se dit très content de cette signature. « On a l'habitude des crises, on a l'habitude de s'adapter », ajoute Alain Rosaz, directeur général - pôle Caterpillar Groupe Bergerat Monnoyeur, d'une nature « plutôt optimiste », mais soulignant qu'il avait un avis un peu différent de celui « apocalyptique » de Xavier Timbeau.

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