Enjeu économique important, l'intérim préfigure les tendances du recrutement. Pour le mois d'avril 2012, les chiffres demeurent fortement négatifs, avec une baisse de 11.2% des effectifs intérimaires, selon le dernier baromètre Prisme Emploi. Le BTP, qui accusait, il y a encore deux mois, une des plus fortes chutes, semble suivre la tendance nationale. Explications.

L'emploi intérimaire enregistre un net repli, tant sur l'ensemble des secteurs d'activité que sur l'ensemble du territoire français. Telle est la conclusion du dernier baromètre Prisme-Emploi d'avril 2012.

 

Si l'on considère les secteurs d'activité, la dégradation est remarquable dans le Commerce (-8.1%), les services (-10.4%), le BTP (-10.4%), l'Industrie et les transports (-12%). Encore une fois, le BTP fait parler de lui, qui représente près de 20% du marché de l'intérim (soit 120.000 équivalents temps plein). L'Industrie et le transport, quant à eux, comptent pour quelque 60% des effectifs intérimaires. Pour rappel, le BTP affichait une baisse de -12.7 % en mars 2012 (par rapport à mars 2011) et -14.4% en février dernier (par rapport à février 2011). « Le BTP suit en général une évolution stable, que la tendance moyenne baisse ou augmente. En 2010 et 2011, l'intérim dans le BTP a ainsi moins augmenté que les autres secteurs, note Sébastien Archi, directeur des affaires économiques de Prisme. En revanche, en 2012, la tendance se retrouve comparable avec la moyenne, ce qui est assez inhabituel, et le mois de février a été atypique, en raison des conditions climatiques ».

 

Dans les secteurs de la construction les plus touchés par la baisse de l'emploi intérimaire, le gros œuvre connaît une tendance moins porteuse, avec -19.5% sur les quatre premiers mois de l'année 2012. Du côté des Travaux publics, la baisse est moins importante, à -4.4%, tandis que pour les travaux de construction spécialisés (2nd œuvre, travaux sur site…), la chute est de 9.4%, toujours entre janvier et avril 2012. « Un certain nombre de projets sont en stand-by, en raison des élections passées et à venir. C'est une période peu propice au développement des chantiers. En revanche, on peut s'attendre à un effet de rattrapage dès la rentrée », prédit Sébastien Archi.

 

L'Est parmi les régions en crise
Par qualification, sans surprise, les cadres et professions intermédiaires connaissent les baisses les moins fortes (-6.7% par rapport à avril 2011), tandis que les ouvriers qualifiés (-11.0%), les ouvriers non qualifiés (-12.9%) et les employés (-12.9%) accusent un fort recul.

 

Par région, enfin, pas de jaloux : la chute de l'emploi intérimaire concerne tout le territoire. Mais ce sont surtout les régions de l'Est de la France qui sont les plus touchées, avec des baisses de 15.3% en Lorraine, -16.0% en Champagne-Ardenne, -16.2% en Alsace et -17.6% en Franche-Comté. Par ailleurs, l'Ile-de-France accuse une baisse de 12.5%, la Bretagne (-11.1%), l'Aquitaine (-7.3%) ou encore Provence-Alpes-Côte d'Azur (-11.6%). En revanche, le Poitou-Charentes et le Limousin subissent une rétractation de l'activité, et enregistrent respectivement des baisses de 4.5% et 4.3%.

 


Emploi intérimaire par métiers
- Installations électriques : 16%
- Construction autres bâtiments : 13%
- Maçonnerie, gros-œuvre : 11%
- Construction routes et autoroutes : 7%
- Installation équipements thermiques et climatisation : 5.2%

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