Un chômage en hausse en févier, et un repli de 2.4% de l'intérim : l'emploi en France est dans une mauvaise passe. Si certains secteurs restent fortement impactés par un marché de l'intérim en berne, comme le BTP, d'autres peinent toujours à trouver des intérimaires. Détails.

Alors que le Gouvernement a annoncé hier une hausse du chômage pour le mois de février (0.9%), Prism'Emploi* publie ce jeudi 27 mars les tendances sur l'intérim sur un an. Et elles ne sont pas bonnes, puisque l'intérim enregistre un recul de 2.4% entre février 2013 et février 2014, après une baisse de 2.7% en janvier dernier et une chute de 8.6% sur l'ensemble de l'année 2013. Au début du mois de mars, la FFB tablait sur un repli de 25.000 postes, intérim ETP compris en 2013, et un tassement de tendance sur 2014 à -7.500 postes.

 

Indicateur avancé du marché de l'emploi, l'intérim constitue un enjeu économique important. En effet, il s'agit d'une variable d'ajustement pour les entreprises : si elles font face à des pics d'activité, elles embaucheront d'abord du personnel en intérim avant de créer des emplois ; à l'inverse, si elles doivent subir un coup dur, elles réduiront en priorité le nombre d'intérimaires.

 

La faute aux élus ?
Premier secteur touché par la baisse du nombre d'intérimaires sur un an : le BTP (-9.1%). Suivi des services (-4.2%), des transports (-1.1%), de l'industrie (-0.5%) et du commerce (-0.1%). Les raisons de ce repli dans la construction ? Sans doute le statu quo dû aux échéances municipales, période durant laquelle les élus ont eu tendance à reporter les grands travaux…

 

Par qualification, toutes sont en repli, mais ce sont les ouvriers non qualifiés et les employés qui accusent les baisses les plus élevés, avec respectivement -3.3% et -4.3%. Par région, le sud de la France est le plus touché (-9.9% en Languedoc-Roussillon, -9.0% en PACA), tandis que l'Auvergne (+8.0%), la Haute-Normandie (+5.0%) ou la Franche-Comté (+4.4%) affichent des données positives.

 

Vers une qualification de plus en plus pointue
Trop d'intérimaires chez certains, pas assez chez d'autres. Certains secteurs peinent en effet à embaucher. François Roux, délégué général de Prism'Emploi détaille dans les colonnes du Figaro : "Le paradoxe n'est pas nouveau, nous avons d'un côté un fort taux de chômage et de l'autre des difficultés à pourvoir certains emplois. Les profils recherchés sont ceux des ouvriers très qualifiés dans les secteurs de l'industrie ou l'aéronautique. Par exemple, des soudeurs qualifiés dans l'aéronautique, des infirmiers, des aides-soignants, des attachés commerciaux dans le secteur de l'informatique se font rares. Face à cette pénurie, les agences d'intérim proposent des reconversion aux intérimaires en place depuis longtemps et elles vont également pouvoir maintenant proposer des CDI intérimaires".

 

Pour rappel, le 10 juillet 2013, Prism'emploi et trois syndicats de la branche intérim (CFTC, CFDT et CGC) ont signé un accord créant un nouveau contrat de CDI intérimaire. Pour l'instant, il ne devrait concerner que 20.000 personnes, soit 4% des travailleurs en intérim. En effet, les protagonistes se sont engagés à ne signer que 20.000 CDI sur trois ans, préférant apparemment jouer la prudence. Ce contrat est pour le moment destiné aux intérimaires aux compétences les plus pointues et recherchées, comme la métallurgie, la restauration ou l'informatique. Objectif des agences d'intérim : fidéliser ce vivier de travailleurs très qualifiés.

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