CHAUFFAGE. Va-t-on vers l'interdiction des chaudières neuves fonctionnant au gaz ? A quelle échéance ? Cette mesure, préconisée par un rapport de Jean Pisani-Ferry, est dans la balance. Une phase de concertation publique s'est ouverte. Elle doit durer deux mois.

Jean Pisani-Ferry a jeté un pavé dans la mare en préconisant, dans son rapport d'évaluation des impacts macroéconomiques de la transition écologique, rendu public le mois dernier, l'interdiction des chaudières fonctionnant au gaz. Ce système de chauffe, largement répandu, émet aujourd'hui 27 MtCO2e dans le résidentiel et 14 MtCO2e dans le tertiaire. "L'arrêt de l'installation de nouvelles chaudières à gaz à partir de 2026 permettrait que près d'un quart des 12 millions de chaudières au gaz résidentielles soient remplacées par des alternatives non carbonées d'ici 2030", peut-on lire dans le rapport.

 

Les professionnels, des fournisseurs d'énergie aux installateurs en passant par les fabricants, se sont immédiatement opposés à une telle mesure, prévoyant notamment "des conséquences économiques désastreuses" pour le secteur et pour les ménages français, et privilégiant le déploiement du "gaz vert", produit à partir de la biomasse.

 

 

 

Solutions alternatives au fioul et au gaz

 

Le gouvernement a ouvert, dans ce contexte, une phase de concertation du public, en fait tournée vers les acteurs du secteur, pour "échanger sur les solutions alternatives aux chaudières fossiles (fioul, gaz)", sachant que l'interdiction d'installer des nouvelles chaudières au fioul est, elle, déjà en vigueur depuis juillet 2022.

 

Cette concertation est ouverte en ligne jusqu'au 26 juillet. Plusieurs réunions sont programmées avec les professionnels, les élus, les énergéticiens, les fabricants, ou encore les associations de consommateurs. Les résultats de cette concertation seront restitués à l'automne et "pourront nourrir les textes de loi à venir, ou faire l'objet de texte réglementaires", prévient le ministère.

 

 

 

Accélérer la dépose, transformer les filières

 

Il s'agit notamment, d'après le ministère de la Transition écologique, de déterminer comment accélérer la dynamique de dépose des chaudières fossiles (fioul et gaz) dans les bâtiments, dans le parc tertiaire comme résidentiel. Et le types de mesures, incitatives, d'accompagnement ou contraignantes, doivent être mises en place.

 

 

 

La concertation devra également permettre de déterminer comment développer l'offre de systèmes de chauffage alternatifs par type de bâtiment ainsi que des solutions pour les cas dans lesquels peu ou pas d'alternatives se présentent. Enfin, le gouvernement espère en extraire des solutions pour accompagner la transformation des filières économiques et accélérer la structuration d'une filière européenne et française de production de pompes à chaleur.

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