ÉNERGIE. Le site de Loire-Atlantique devait être ponctuellement relancé pour soulager le réseau électrique face à la vague de froid qui traverse la France en cette fin de semaine. Dénonçant la fermeture de la centrale annoncé par EDF et l'absence de garanties sur leur avenir, les salariés ont cependant empêché son redémarrage.

La centrale thermique de Cordemais n'aura pas été d'une grande utilité contre la vague de froid qui traverse la France en cette fin de semaine. Le site de Loire-Atlantique, exploité par EDF, devait être ponctuellement relancé pour soulager le réseau électrique face à la baisse du mercure.

 

 

Dénonçant la fermeture annoncée de cette centrale à charbon et l'absence de garanties sur leur avenir, les salariés ont cependant empêché son redémarrage, a appris l'AFP auprès de sources concordantes. D'après EDF, "les deux tranches de la centrale de Cordemais étaient prévues pour fonctionner en cette fin de semaine pour des raisons économiques, du fait de la vague de froid prévue en France", mais "le mouvement social en cours n'a pas permis d'engager les opérations de démarrage".

 

L'électricien national, dont l'État est le seul actionnaire, avait annoncé fin septembre l'abandon du projet Écocombust qui ambitionnait de convertir l'installation à la biomasse. Cette dernière cessera par conséquent de produire de l'électricité à horizon 2027.

 

Un projet pas rentable

 

Une décision qui n'a pas été du goût des syndicats de salariés. "Après deux mois sans aucune réponse à apporter aux questionnements des travailleurs du site, la direction du site décide de forcer le démarrage des tranches. (...) L'assemblée du personnel a répondu unanimement STOP !", écrivent dans un communiqué commun la CGT, FO et CFE-CGC.

 

Ainsi, le personnel "a décidé qu'aucun gramme de charbon ne sera consommé pour produire de l'électricité jusqu'à nouvel ordre", insistent les organisations, qui appellent la direction du site à revenir "la raison" et à proposer "des éléments crédibles pour un avenir industriel au site de Cordemais".

 

Le président de la République, Emmanuel Macron, souhaitait lui-même que le site ligérien - qui emploie localement environ 500 personnes, dont 340 emplois directs - opère une transition du charbon à la biomasse afin de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre du pays. La centrale devait ainsi recourir à des granulés issus de déchets de bois, mais EDF a finalement estimé que ce projet n'était pas rentable.

 

L'une des deux dernières centrales françaises au charbon

 

À la place, l'énergéticien envisage désormais d'y implanter la fabrication de tuyaux de centrales nucléaires pour le compte de sa filiale Framatome. Une activité qui ne représenterait qu'une centaine d'emplois environ, jusqu'à 200 à terme.

 

 

Interrogé par l'Agence France Presse, EDF a souligné que la centrale thermique de Cordemais - l'une des deux dernières en France, avec celle de Saint-Avold (Moselle) exploitée par GazelÉnergie - "peut être amenée à produire de l'électricité ponctuellement durant les pointes de consommation pour quelques dizaines à centaines d'heures par an au maximum".

 

En 2023, le site de Loire-Atlantique a ainsi représenté "moins de 0,1% de la production d'électricité française". Mais, toujours selon EDF, "des concertations sont en cours avec les organisations syndicales de Cordemais".

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