Après la société des anciens élèves, c'est au tour des équipes pédagogiques de l'Ecole nationale supérieure d'Arts et Métiers de se mobiliser. Dans une lettre ouverte, envoyée au chef de l'Etat, elles dénoncent un projet de décret qui, selon elles, menace les équilibres qui ont fait le succès de l'établissement.

Situation de crise à l'Ecole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers (ENSAM). Un projet de décret, porté par le ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, entend réformer la gouvernance de l'établissement. Mi-juin, la société des anciens élèves ingénieurs de l'établissement, par la voix de son président Jacques Paccard, avaient adressé une lettre au président de la République pour dénoncer le contenu de ce décret (lire notre article) . Quinze jours plus, c'est au tour des enseignants et personnels de l'école de soutenir leur démarche et d'adresser à leur tour un courrier au chef de l'Etat.

 

"Cette école constitue l'une des ossatures principales de la culture d'ingénieurs dont notre pays a tiré le plus grand profit et a le plus besoin pour l'avenir", explique la lettre. Les équipes pédagogiques tiennent "fermement à la coexistence de corps enseignants de statuts divers, aptes à assumer leur complémentarité en associant la recherche scientifique et les expertises technologiques qui conduisent à l'innovation".

 

Anciens élèves et enseignants unis

 

 

Par ailleurs, l'association de la recherche et du développement industriel est une "spécificité de l'ENSAM qu'il convient de préserver et développer sur l'ensemble du territoire", rappelle le représentant des enseignants, Jérôme Gavois, pour qui le maintien des représentants au sein du conseil d'administration "est essentiel". "La crise qui nous secoue trouve également son origine au niveau de la gouvernance de l'établissement", indique-t-il, pointant "une forte défiance vis-à-vis de l'ensemble des personnels" depuis le mandat du directeur général.

 

En soutien à la lettre des anciens élèves, les enseignants dénoncent donc "la perte dramatique de culture technologique induite par les réformes à répétition des maquettes pédagogiques" et réclament le maintien d'une représentation effective des campus régionaux au Conseil d'Administration de l'école.

actionclactionfp