L'épuisement des matières premières et la logique d'économie circulaire qui en découle imposent la généralisation du recyclage des matériaux. Si elle est entrée dans les mœurs pour le verre, elle est moins évidente pour d'autres produits comme le plâtre ou le béton. Mais les filières s'organisent et les industriels adaptent leurs procédés.
Le BTP va devoir faire face à un nouveau défi environnemental : celui du retraitement de ses déchets, afin d'atteindre les objectifs nationaux à l'horizon de 2020. Verre, plâtre et béton se trouvent donc en première ligne dans le bâtiment.
Le recyclage du verre a été le premier à se mettre en place. Déjà, les industriels récupèrent les chutes de découpe et les vitrages présentant un défaut afin de les incorporer au calcin. Ce procédé où le verre pilé est ajouté aux matières premières (sable, carbonate de soude) permet donc de les économiser, et amène un abaissement du point de fusion en facilitant la vitrification. La valorisation des déchets est donc doublement bénéfique. Mais cette étape, évidente pour les industriels puisqu'ils récupèrent leurs propres déchets, se complique lorsqu'il s'agit de recycler du verre qui a été utilisé. Parfois traité et coloré, il est donc enrichi d'additifs : "Plus il y a de fer, plus la coloration est verte", nous explique Nicolas Gouzou, directeur marketing France-Benelux de Guardian Industries. Une légère coloration qu'il est possible d'atténuer par l'ajout de manganèse. Cependant, afin d'obtenir un verre totalement incolore, notamment pour des applications très claires de vitrages extrêmement transparents, une telle mesure n'est pas applicable.
La délicate question du tri sélectif
Le tri sélectif est donc une opération cruciale, afin de ne pas mélanger les verres colorés et les verres blancs. En Allemagne, Suisse, Belgique et dans les pays scandinaves, les bons élèves du recyclage, la collecte permet de différencier le verre incolore et les verres brun ou vert. L'Union Européenne a même proposé une série de logos différents afin de distinguer les verres selon leur nature, codés de GL 70 à GL 79. Et les difficultés ne se limitent pas à ce distinguo : afin de recycler les vitrages, il est également nécessaire de les séparer des châssis et menuiseries qui les emprisonnent. PVC, aluminium et bois peuvent, en effet, également être valorisés de leur côté et connaître une seconde vie. Les fabricants de menuiseries s'équipent de plus en plus pour répondre à cette tendance, à l'image de Tryba, Veka ou Deceuninck. Nadia Laurent, responsable communication de Veka, nous explique : "Les chutes de PVC sont les plus faciles à recycler". Le matériau, une fois isolé, est broyé en pastilles puis réincorporé dans le processus d'extrusion, tandis que le bois, réduit en copeaux, servira à alimenter des chaufferies.
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