DIAPORAMA. Les propriétés photocatalytiques de composés comme le dioxyde de titane ou l'oxyde de zinc sont exploitées par de nombreux industriels afin de conférer des propriétés innovantes à leurs matériaux. Verre autonettoyant, plâtre ou béton dépolluants… Tour d'horizon de ces produits aux effets élaborés.
Revêtements dépolluants ou vitres autonettoyantes, les matériaux enrichis de nanostructures sont de plus en plus courants dans la construction. Les industriels exploitent en effet les propriétés photocatalytiques (voir encadré en page 3) de certains minéraux, comme le dioxyde de titane (TiO2) ou l'oxyde de zinc (ZnO), qui dégradent des polluants et participent donc à l'épuration de l'air, intérieur ou extérieur. Un argument pour commercialiser des produits innovants, qu'il s'agisse de peintures, plâtres, bétons, céramiques ou verres.
UrbaTP par exemple, propose des dalles mixtes, de béton et d'agrégats de pierre naturelle, qui disposent à leur surface apicale d'une couche activée en présence de lumière. Ces dalles EcoGranic ont nécessité un long travail de R&D. Fabrice Cucca, directeur commercial de la société nous explique : "Après un an et demi de travail sur les molécules, il a fallu trois ans et demi de plus pour industrialiser le process, car si le catalyseur est efficace en laboratoire, ce n'était pas forcément le cas sur le terrain". Les travaux de recherche, initiés par un groupe espagnol spécialisé dans la production de dalles et pavages béton, ont été menés en collaboration avec un groupe chimique américain et reposaient initialement sur des publications japonaises traitant de béton dépolluant. La preuve que l'ensemble de la planète s'intéresse à ces propriétés quasi-miraculeuses.
Une efficacité sans faille ?
En septembre 2011, en Belgique, une portion d'un tunnel de l'autoroute A51 était d'ailleurs recouverte d'un revêtement à base de ciment enrichi en TiO2 afin d'étudier son effet sur la pollution observée à l'intérieur de l'ouvrage. La société Placo commercialise notamment des plaques de plâtre participant à la dépollution de l'air intérieur : la technologie "Activ'Air" contribuerait à réduire notablement la concentration de COV (composés organiques volatils) de la famille des aldéhydes comme le formaldéhyde. L'efficacité revendiquée par ces produits, qu'ils soient utilisés en intérieur ou en extérieur, serait sensiblement équivalente. "On observe 75 % de dépollution de l'air par rapport à une zone témoin. Et cette efficacité a augmenté au fil du temps de 10 points !", nous précise Fabrice Cucca, d'UrbaTP, qui estime que la dégradation des COV et des particules fines se situerait aux alentours de 75 % et que pour les oxydes d'azote (NOx), elle atteindrait même les 80 %. Un ordre de grandeur très similaire à celui revendiqué par Placo, qui certifie que 80 % des principaux polluants de l'air intérieur seraient transformés en composés inoffensifs.
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