A l'occasion d'un point presse, le Syndicat français des industries cimentières (SFIC) a établi un bilan de son activité, évoqué les leviers de sa croissance et les menaces qui pèsent sur le secteur notamment en matière d'importation.

Regroupant les cimentiers Calcia, Holcim, Kernéos, lafarge et Vicat, le Syndicat français des industries cimentières a dressé un état des lieux de son activité passée et à venir.
Avec 62% de la consommation de ciment absorbée par le secteur du Bâtiment (38% pour les Travaux Publics), le SFIC mise avant tout sur le logement pour redynamiser son activité. En effet, représentant 48% de l'activité Bâtiment, le logement neuf demeure, à ce jour, « le seul segment dont on attend un réveil en 2011 », a indiqué Bruno Carré, président du SFIC. Malgré tout, il a estimé comme un « signe relativement encourageant » les dernières tendances qui confirment une hausse des permis de construire et une baisse des mises en chantier. Précision également, c'est le logement individuel qui tire le secteur, davantage que le collectif.

 

Le Bâtiment, locomotive du marché du ciment
Concernant l'activité Bâtiment, les indicateurs sont toujours négatifs, même si l'on perçoit une nette hausse depuis le début 2009. Du côté des carnets de commandes, ils s'établissent désormais à environ 6 mois d'activités. Toutefois, le solde d'opinion estimant une reprise du nombre de carnets de commandes (source Insee) reste largement en-deçà, avec un chiffre avoisinant les 4.2 mois d'activités. Il y a donc un décalage entre l'activité réelle des entreprises, dont bon nombre considère que le niveau atteint n'est pas encore satisfaisant. Enfin, l'activité en amélioration-entretien, qui a bien résisté, reste en négatif (-2.5%).

 

Avec une production annuelle de 18 millions de tonnes de ciments (contre environ 23 millions en 2007), l'industrie cimentière s'inquiète aujourd'hui plus des importations basées sur un autre modèle économique que celui des industries françaises, ainsi que sur un effet d'aubaine lié à l'augmentation de la fiscalité verte. Même si moins de 10% des importations viennent de pays hors Union européenne, et notamment de Turquie, cela pourrait induire de la distorsion de concurrence et impacter le bilan carbone du secteur à cause des transports supplémentaires. Et Bruno Carré d'évoquer l'arrivée d'opérateurs indépendants, tels Kercim à Saint-Nazaire (44), qui pourrait modifier la donne du marché…

 

En attendant, le ciment français semble se défendre plutôt mieux que la moyenne européenne, notamment la Grande-Bretagne, l'Espagne ou l'Italie qui souffrent beaucoup. Et poursuit son évolution en matière de développement durable, grâce à de nouveaux mix produits, tels les ciments aux ajouts, les bétons spéciaux (autoplaçants, isolants, dépolluants…) et toute une communication sur la contribution du matériau béton à des systèmes constructifs performants.

actionclactionfp