Grâce à une météorologie chaude - et donc favorable - et à la reprise de la construction, les spécialistes des pompes à chaleur et des climatisations sont satisfaits des neuf premiers mois de l'année. La barre des 500.000 unités (toutes technologies confondues) devrait être atteinte à la fin de l'année. Didier Metz, le président de PAC & Clim'info, et ses vice-présidents font le point.
"Nous sommes des gens heureux : la météo a été favorable, le business se porte bien", annonce d'emblée Didier Metz, de Mitsubishi Electric Europe qui est également président de PAC & Clim'info. Les résultats du marché français pour la période s'étalant de janvier à fin août 2017 sont bons sur (presque) tous les segments.
Par exemple, celui des pompes à chaleur air/air, affiche une progression de +4 % par rapport à la même période de l'année dernière, qui était déjà à son plus haut historique. Avec près de 360.000 unités extérieures déjà vendues en moins de neuf mois, 2017 pourrait être une nouvelle année record. Les monosplits se taillent la part du lion, avec 274.000 pièces (+3 %), devant les multisplits qui totalisent pour l'instant 85.000 ventes. Et qu'il s'agisse de l'une ou de l'autre solution technique, ce sont les grosses puissances qui ont tiré cette croissance. Du côté des unités intérieures, toutes les technologies ont également accru leurs résultats, qu'il s'agisse d'unités murales (+3 %), de cassettes (+11 %), de gainables (+14 %) ou de plafonniers (+17 %). Florence Léandre, de la société Atlantic, déclare : "Ce fût un très bon été, tiré par le tertiaire et le résidentiel, avec des rythmes de +25 % aux mois de juillet et août".
Les PACs au top
Même constat pour les pompes à chaleur aérothermiques (air/eau), dont le marché a continué de grandir (+5 %) avec 48.700 pièces vendues au 31 août. Là encore, qu'il s'agisse des 4.700 machines monoblocs (+9 %) ou des 44.000 biblocs (+5 %) qui représentent donc l'essentiel de la demande, tous les segments ont participé à cette croissance continue depuis 2012. Concernant leurs puissances, les industriels notent une augmentation sur les petites unités de moins de 6 kW (entre +5 % et +10 %) et les plus grosses de 10 à 20 kW (de +14 % à +27 %), et une relative désaffection des modèles intermédiaires comprises entre 6 et 10 kW (-4 % à -8 %). Charlotte Brunello, de Daikin, explique : "Il y a une prise de conscience des ménages et un remplacement d'équipements datant des années 2000-2005". Les puissances nécessaires dans les habitats neuf seraient moindres, tandis que celles dans les rénovations seraient supérieures, estiment les professionnels qui soulignent que la durée de vie des installations est donnée pour 17 ans.
En revanche, pas de miracle pour les pompes à chaleur géothermiques, qui poursuivent leur descente aux enfers, avec une nouvelle baisse - certes ralentie - de -1 %. "C'est tout de même une bonne nouvelle par rapport aux baisses des années précédentes", note Charlotte Brunello. Ce marché reste toutefois à des volumes extrêmement faibles avec seulement 1.050 PAC eau glycolée/eau (-11 %) et 250 systèmes sol/sol (+96 %). Les spécialistes du secteur attendent beaucoup du gouvernement et du Plan Climat en particulier : ils espèrent que ces technologies seront soutenues à l'avenir. Quant aux chauffe-eau thermodynamiques, l'experte glisse : "C'est un marché qui a encore de beaux jours devant lui". En effet, ces produits ont enregistré une nouvelle année de croissance avec 55.800 pièces commercialisées (+12 %).
Les espaces tertiaires et commerciaux ont eu besoin de frais
Du côté du grand tertiaire, des bâtiments industriels et hospitaliers, rafraichi par des centrales de traitement d'air, Didier Metz annonce que le marché est resté stable aux alentours de 4.200 unités à la fin du mois d'août. "Mais, en valeur ce marché est en croissance, grâce aux appareils à récupération de chaleur qui sont plus chers. Et la mise en application de la directive ERP à partir de janvier 2018 laisse espérer un rebond en fin d'année", analyse le président de PAC & Clim'info. Les machines qui seront obligatoires à compter de l'année prochaine seront en effet encore plus grosses, plus performantes et donc plus coûteuses, ce qui pourrait entraîner des passages de commandes juste avant l'entrée en vigueur de l'obligation.
Pour les climatisations des surfaces commerciales et du petit tertiaire, le segment des rooftops a connu "une belle évolution après deux années de baisse", précise Julien Masson (Hitachi). Les chiffres révèlent que 800 installations ont été réalisées (+16 %), grâce à une reprise des investissements et à des remplacements de machines intervenus au cours des pics de chaleur de l'été. Il détaille : "Les grosses puissances qui représentent la moitié du marché ont enregistré une hausse de +25 %". Du côté des technologies, les réversibles dominent largement et représentent plus de 9 machines sur 10. Un autre segment, celui des DRV, a lui aussi bien performé sur les neuf premiers mois de l'année : 15.000 appareils ont été vendus (+10 %), avec une accélération notable au cours de l'été. "Un effet de la canicule qui a amené des investissements plus rapides que prévu", estime-t-il. Toutes les puissances, des plus faibles (moins de 5 cv) jusqu'aux plus fortes (11 à 20 cv) ont profité de cette croissance soutenue depuis plusieurs années. "Tout le marché tertiaire s'est bien porté sur la période, y compris la rénovation", confirme Julien Masson. Pour les unités intérieures, ce ne sont pas moins de 120.000 d'entre elles qui ont trouvé preneur avec une répartition homogène entre cassettes (+12 %), gainables (+10 %), murales (+14 %) et plafonniers (+19 %). Quant au marché des splits pour les petites et moyennes surfaces commerciales, il a lui aussi profité des fortes chaleurs avec une progression des ventes de +11 % (soit 2.400 machines). Les monosplits ont représenté 45 % de ce chiffre en raison de la facilité de leur installation.
Dans l'ensemble les professionnels se montrent très confiants pour la fin d'année 2017. L'exercice devrait être bouclé sur une tendance positive de +6/7 %, comme l'annonce Didier Metz : "Nous pensons passer le cap des 500.000 machines extérieures".