Des perquisitions ont été menées mardi et mercredi dans plusieurs sociétés cimentières actives en Europe. La Commission européenne soupçonne en effet des violations des règles de concurrence en vigueur dans l'Union.
Les cimentiers sont dans le collimateur des services européens de la concurrence, qui ont lancé une enquête portant sur plusieurs fabricants de ciment présents en Europe. Si la Commission européenne n'a pas nommé les entreprises mises en cause, certaines ont reconnu être concernées, notamment les françaises Lafarge et Ciments Français, la société suisse Holcim, le mexicain Cemex, et les allemands Dyckerhoff et HeidelbergZement.
Selon un communiqué de l'UE, «la Commission a des raisons de croire que ces sociétés ont violé les règles du traité européen antitrust interdisant les cartels, les pratiques restrictives ou des abus de position dominante».
Perquisitions
La Commission a indiqué mercredi que ses inspecteurs avaient déjà perquisitionné «plusieurs sociétés actives dans le ciment et les produits liés, dans plusieurs Etats» de l'Union européenne. Après la confirmation par Lafarge, mardi soir, qu'une enquête était en cours, Cemex, numéro trois mondial dans le secteur, a indiqué mercredi que des enquêteurs étaient venus dans ses bureaux en Allemagne et au Royaume-Uni. Le groupe indique qu'il «collabore pleinement avec les autorités, leur fournit toute l'information qu'ils réclament et produit tous les témoignages requis». Ciments Français, filiale de l'italien Italcementi, a produit une déclaration similaire, ajoutant qu'il «ne sait pas ce que [les enquêteurs] cherchent».
Précédent
L'UE a qualifié ces perquisitions «d'étape préliminaire» de l'enquête, pour laquelle aucune échéance n'a été fixée. Bruxelles a, en outre, précisé que si ces entreprises étaient perquisitionnées, cela ne signifiait pas forcément qu'elles étaient coupables.
Ce n'est pas la première fois qu'une telle enquête est engagée. En 1994, la Commission avait déjà sanctionné plus de 40 entreprises actives dans le ciment en Europe. Elles avaient été reconnues coupables d'entente illicite sur un partage du marché. Mais l'amende collective de 248 millions d'euros avait finalement été réduite par la Cour européenne de justice à 108 millions d'euros en 2000.