Alors que les immeubles collectifs sont actuellement en train de réfléchir à mettre en pratique l'individualisation des frais de chauffage, l'association des responsables de copropriété (ARC) met en doute la fiabilité des répartiteurs, appareils de mesure les plus fréquemment installés dans les logements. Détails.

Ma copropriété est-elle concernée ? Si oui, combien cela va-t-il me coûter ? La répartition des frais sera-t-elle juste entre les différents copropriétaires ? L'individualisation des frais de chauffage, qui entrera en vigueur à partir d'Avril 2017, soulève déjà beaucoup de questions et ce n'est visiblement pas prêt de s'arrêter.

 

Après avoir émis des doutes par rapport à l'utilité de la généralisation d'une telle mesure et dénoncé les importants frais engendrés par sa mise en place pour les propriétaires, l'association des responsables de copropriété (ARC) jette en effet un nouveau pavé dans la marre.

"Surestimation des consommations allant jusqu'à 86%"

S'appuyant sur une étude réalisée par le bureau d'étude indépendant Enertech, elle remet en cause la fiabilité des répartiteurs, appareils de mesure qui sont pourtant les plus fréquemment installés dans les logements pour procéder à l'individualisation des frais de chauffage (Clé : notre reportage avec l'installation de répartiteurs dans plus de 5.000 logements sociaux de la Côte-d'Or). Elle dresse ainsi une liste d'erreurs dont ils seraient responsables : "mauvaise estimation des températures, mauvais positionnement sur le radiateur, mauvaise identification du radiateur par le prestataire". "Dans les cas étudiés par Enertech, ces erreurs peuvent entraîner une surestimation des consommations allant jusqu'à 86%", commente l'ARC.

 

 

Outre ces défaillances techniques liées aux appareils eux-mêmes, l'association évoque également des dysfonctionnements moins directs mais tout aussi impactants pour les propriétaires et les locataires. Selon elle, les mesures pourraient être faussées à cause de la présence d'une autre source de chaleur à proximité ou d'un simple vêtement posé sur le répartiteur. A l'arrivée cette fois : une sous-estimation de la consommation allant jusqu'à 29%.

 

Surestimation dans un cas, sous-estimation dans l'autre : pour l'ARC, le constat est sans appel : "un répartiteur ne peut raisonnablement pas être considéré comme un moyen fiable de respecter la réglementation prochainement en vigueur". L'association appelle donc à opter pour "d'autres solutions, mieux adaptées et plus économiques, existent pour inciter les ménages à la maîtrise de leurs consommations d'énergie".

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