Suite à l’incendie qui a fait 7 morts à Paris dans la nuit de lundi à mardi, le président de la République annonce que le gouvernement et le Premier ministre Dominique de Villepin prendront «des initiatives fortes» afin d’éviter de nouveaux drames dans les immeubles insalubres.

«Ce qui me parait essentiel aujourd'hui à la suite de ce deuxième drame, c'est de prendre ensemble, c'est-à-dire toutes les autorités compétentes nationales, régionales, départementales, municipales, les mesures qui s'imposent pour éviter des drames de cette nature», a déclaré Jacques Chirac lors d'un déplacement à Pomacle près de Reims.
«Je crois qu'on peut le faire, je pense que le gouvernement et le Premier ministre vont prendre très prochainement des initiatives fortes dans ce domaine», a-t-il ajouté.
Jacques Chirac a souligné que sa réaction à ce nouvel incendie était «une réaction de consternation, de compassion à l'égard des victimes, d'horreur et de condoléances, cela va de soi».

Alors qu’il accompagnait Jacques Chirac à Reims, Nicolas Sarkozy a de son côté déclaré à France Inter qu’«il fallait fermer tous ces squats et tous ces immeubles pour arrêter ces drames et c’est ce que j’ai demandé au préfet de police parce que ce sont des êtres humains qui sont logés dans des conditions inacceptables». Et d’ajouter : «A force d’accepter des gens malheureusement à qui on ne peut proposer no travail ni logement, on se retrouve dans une situation où on a des drames comme ça».

Les incendies parisiens attisent les polémiques

Cet incendie qui intervient trois jours seulement après celui survenu dans la nuit du 25 au 26 août dans un immeuble du XIIIème arrondissement et quatre mois après celui de l’hôtel meublé de Paris-Opéra (IX ème) relancent les débats en matière de logements sociaux et insalubres. «Il y a un problème gravissime d'immeubles insalubres à Paris», a déclaré maire de Paris Bertrand Delanoë, rappelant que ses services en avaient recensé un millier au début de son mandat. En effet, selon Jean-Yves Mano (PS), adjoint au logement à la mairie de Paris, à ce jour à Paris, «mille immeubles ont été recensés comme insalubres, la moitié d'entre eux avec une insalubrité extrêmement sérieuse et 500 immeubles que nous souhaitons pouvoir sortir de l'insalubrité». Et d’indiquer que depuis l'arrivée des socialistes à la tête de Paris en 2001, «nous avons relogé plus de 2.600 familles sorties de ces immeubles insalubres».
Selon René Dutrey, président de la société d'économie mixte SIEMP propriétaire de l'immeuble du III ème arrondissement, «la question n'est pas l'argent, mais l'offre de logements. Tant qu'on ne créera pas d'offre de logements, on sera obligé de ramasser des gens qui brûlent dans des immeubles», a-t-il déclaré
Par ailleurs, le PCF a demandé mardi dans un communiqué la réquisition de tous les immeubles et bâtiments vides à Paris pour reloger en urgence les familles vivant dans des immeubles «dangereux». Pour le PCF «ces deux drames récents ne sont pas des faits divers : ils sont la conséquence du mal logement, d'immeubles pourris où vivent depuis des dizaines d'années ceux qui ne peuvent plus se loger ailleurs».
De son côté, dénonçant «l'hypocrisie de la fatalité», l'Apeis (Association pour l'emploi, l'information et la solidarité des chômeurs et des précaires) demande dans un communiqué «la construction de logements sociaux» et «d'hébergements décents pour les sans-papiers et demandeurs d'asile», la fin «des expulsions sans logement», «la baisse des loyers et des charges», et «le gel des démolitions massives de HLM».
Quant à l'union régionale Ile-de-France de la CFDT, elle voit dans ces drames «la confirmation dramatique qu'il y a, à Paris et en Ile-de-France, encore trop d'immeubles à forte dangerosité pour ceux qui les occupent».
Rappelons que le Premier ministre Dominique de Villepin devrait annoncer jeudi les mesures prises par le gouvernement

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