SECURITE. Au lendemain de l'incendie meurtrier qui a ravagé la Grenfell tower, tour d'habitation londonienne de 24 étages, tous les regards se portent vers le bardage de l'immeuble. De l'avis de plusieurs experts et témoins, il serait à l'origine de l'embrasement rapide du bâtiment.
Dans la nuit du 13 au 14 juin, un incendie a intégralement brûlé la Grenfell tower, tour d'habitation de 24 étages, à Londres. Le bilan est lourd, 17 morts et des dizaines de blessés.
Le sinistre aurait été déclenché par un réfrigérateur défectueux situé au quatrième étage. Une question s'est immédiatement posée : celle de la rapidité de propagation des flammes. D'après le site spécialisé britannique Construction enquirer, il a suffit de quinze minutes pour que le feu gagne, depuis le quatrième étage, le dernier. Et d'après un témoin, salarié du BTP, c'est par le bardage de l'immeuble que le sinistre s'est étendu rapidement à l'ensemble du bâti.
Les panneaux d'isolation aluminium évoqués par les experts
Pour l'instant, on ne sait pas avec certitude de quoi exactement était fait ce bardage. D'après Construction enquirer, il était constitué de panneaux composites aluminium et isolant polymère (comme par exemple du polyéthylène). Le maître d'ouvrage a d'ores et déjà précisé que tous les standards de l'anti-incendie avait été respectés dans le cadre de la rénovation de 2016, durant laquelle ce bardage avait été apporté. Un architecte cité par le média britannique évoque la possibilité que l'espace de vide entre les panneaux et les parois du bâtiment, censé faire barrière à l'humidité, ait pu jouer le rôle de cheminée.
Des "matériaux de bon marché utilisés de par le monde"
Le Guardian cite également l'exemple d'un autre bâtiment, le Lacrosse building, situé à Melbourne (Australie), qui avait subi en 2014 le même genre de sinistre. "Le bardage en panneaux composites aluminium a été jugé responsable de la propagation rapide du feu sur le Lacrosse building. Le feu avait été déclenché par une cigarette sur un balcon du 18ème étage et avait franchi treize étages en onze minutes", rappelle le Guardian. "Le même genre de bardage avait été installé sur la Grenfell tower, en 2016, dans le cadre d'une rénovation de 11,4 millions d'euros. Ces panneaux composite aluminium possèdent un cœur en polyéthylène ou en plastique, et un manteau d'aluminium. Il s'agit de matériaux de construction bon marché utilisés de par le monde pour recouvrir les immeubles de logement de grande hauteur".
Les pouvoirs publics, outre-Manche, ont quoi qu'il en soit lancé une opération de vérifications sur tous les bâtiments du pays qui ont été rénovés récemment. Pour rappel, en France, une série de tests liés aux risques d'incendie liés à l'ITE va très bientôt donner naissance à un arrêté et un guide pratique. D'après des experts interrogés par Batiactu, ce genre de sinistre a très peu de chance de se produire en France du fait des exigences réglementaires en vigueur.