Le CNRS et Centrale Nantes ont inauguré, mardi 25 août 2015, le premier site d'essai en mer destiné aux énergies marines renouvelables. La zone de 1 km², située au large du Croisic (Loire-Atlantique), est raccordée au réseau électrique et largement instrumentée afin de mieux étudier le comportement de diverses technologies en conditions réelles.
Le développement des énergies marines renouvelables (EMR) franchit un nouveau pas avec l'inauguration de SEM-REV, le premier site d'essai en mer dédié à ces technologies naissantes. Le site, parfaitement opérationnel, dispose d'équipements en mer et à terre, dont un câble électrique d'une puissance de 8 MW raccordé au réseau national, permettant de mettre au point en conditions réelles, des démonstrateurs et prototypes à l'échelle 1. Opéré par l'école Centrale Nantes et le CNRS, il entrera en fonction dès le mois de septembre. En une journée, il sera possible de connecter tout type de dispositif de production d'énergie, qu'il s'agisse d'éolienne offshore ou de turbine houlomotrice. Pas moins de trois machines pourront être accueillies simultanément. A peine de quoi répondre à la forte demande, puisque 39 projets sont inscrits comme utilisateurs, dont CETO (Carnegie Wave Energy) ou Floatgen (Ideol).
Des moyens technologiques importants
Selon le CNRS, "le site SEM-REV (…) va devenir une pièce maîtresse de la filière française des énergies marines renouvelables en Pays de la Loire". La zone de 1 km² située sur le banc de Guérande - balisée et référencée pour éviter la navigation en son sein - a été choisie suite à l'étude des contraintes techniques, économiques, des zones de servitudes, des accès et des infrastructures. Elle est dotée de houlographes directionnels (qui mesurent les caractéristiques physiques des vagues), de bouées météorologiques (qui mesurent la force et la direction des vents, l'humidité et la température de l'air, ainsi que le rayonnement solaire direct) et d'une matrice de profileurs de courant acoustiques (qui mesurent la houle grâce à un radar Doppler). Le local à terre, qui accueillera les scientifiques, le matériel de réception et la connexion au réseau moyenne tension d'EDF sont, quant à eux, situés au Croisic, dans le parc de Penn Avel. Le local est également connecté en VPN à l'école Centrale de Nantes afin d'assurer la diffusion des mesures aux chercheurs en temps réel. Les prototypes de récupérateurs de l'énergie marine qui seront positionnés au centre de la zone d'essai, seront contrôlés à distance, grâce à des moyens filaires et HF.Le budget global du SEM-REV, défini dans le cadre du contrat de projets Etat-Région 2007-2013, avoisinera les 20 M€, apportés principalement par les Pays de la Loire (9,9 M€), l'Etat (3,2 M€ dont 1,75 M€ au titre des Investissements d'Avenir) et le département de Loire-Atlantique (1,25 M€). Des fonds européens Feder ont également été sollicités (2,5 M€).
D'ores et déjà tourné vers l'avenir, Christophe Clergeau, premier vice-président de la région, a profité de l'inauguration de SEM-REV pour annoncer le lancement d'un nouveau projet, encore plus ambitieux : "Ce projet vise à permettre au site d'essai pour les EMR d'accueillir à l'avenir au moins deux éoliennes, flottantes ou posées, de grande puissance (au moins 10 MW), modèles sur lesquels travaillent aujourd'hui tous les grands constructeurs européens et mondiaux". Le budget estimé de cette nouvelle étape du SEM-REV est évalué à 25 M€. "La région proposera au vote la somme de 400.000 euros pour lancer les études, lors du vote de sa décision modificative budgétaire, le 16 octobre prochain", a-t-il poursuivi. Il est prévu que des concertations soient menées afin d'obtenir un consensus avec tous les usagers de la mer, dont les premiers d'entre eux, les pêcheurs.