« Le Canal Seine-Nord est un problème budgétaire, car c'est un peu plus cher que prévu », avec au moins 4,3 Md€, dont 2,1 Md€ venant du privé, indique à l'AFP, Patrick Bernasconi, président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). Mais bien au-delà de ce chantier d'exception, c'est le gel d'une partie des grands chantiers prévus que redoutent les professionnels des travaux publics, dont le secteur a déjà perdu 20.000 emplois en cinq ans.
« Il faut que le nouveau Gouvernement nous dise sur quels projets nous pouvons travailler », réclame le président de la FNTP.
« Il faut que le nouveau Gouvernement nous dise sur quels projets nous pouvons travailler », réclame le président de la FNTP.
Face aux contraintes budgétaires, le recours au privé via les partenariats public-privé (PPP) a été, en effet, l'une des solutions aujourd'hui les plus exploitées. En quelques mois, trois contrats de LGV (Tours-Bordeaux, Le Mans-Rennes et le contournement de Nîmes et Montpellier) ont été conclus entre Réseau Ferré de France (RFF) et les spécialistes des grands chantiers que sont Vinci, Eiffage et Bouygues. Quid de l'avenir du projet de la nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) de Nîmes-Montpellier d'environ 80 km, au cas où il serait abrogé ? Pour rappel, la Caisse des Dépôts vient d'accorder un prêt de 521 M€ sur fonds d'épargne au groupement Oc'Via, mené par Bouygues. Et le début des travaux est prévu fin 2012, pour une mise en service en 2017.
L'Europe comme sauveur des grands chantiers ?
Par conséquent, les majors du BTP s'interrogent déjà sur l'avenir de la formule des PPP et sur l'avenir de certains chantiers susceptibles d'être condamnés pour des contraintes budgétaires. Pour le socialiste Gilles Savary, c'est la piste européenne qu'il convient d'explorer notamment par le biais des « project bonds ». Ce sont des emprunts communautaires destinés à financer de grands projets sans peser sur les budgets nationaux.
« Mais la condition préalable est de faire converger les priorités françaises avec la carte des réseaux transeuropéens de transport (RTE) », estime-t-il. L'Europe a ainsi sélectionné 30 projets d'intérêt commun dont l'un des plus emblématiques est la liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, via un long tunnel sous les Alpes.