Comme toutes les professions, les architectes ont été touchés par les secousses économiques mondiales. C'est à partir de juillet et août 2008 que la crise a eu des répercussions sur les maîtres d'œuvre. Quelles sont les catégories et les régions les plus touchées ? Eléments de réponse.
En s'appuyant sur les chiffres de Pôle emploi, le Conseil national de l'ordre des architectes (CNOA) a dressé un portrait de la situation du chômage des architectes durant la forte période de crise (2008-2009). Selon ces données, les architectes ont ressenti les effets sur leur profession à partir de juillet et août 2008. Ainsi, Pôle emploi a vu ses inscrits passer de 2.246 en juin à 2.646 en août, soit une augmentation de 17,8% sur ces deux mois.
Par la suite, le chômage s'est développé jusqu'en octobre 2009 où l'on a atteint un pic avec 4.178 architectes inscrits à Pôle emploi, soit un bond de près de 86% par rapport à la même période l'année précédente. Après octobre 2009, le nombre de chômeurs architectes a décliné, toutefois, le niveau du chômage de la profession en mai 2010 est supérieur à celui enregistré en 2007, soit +47% entre mai 2010 et mai 2007. Si l'on recoupe les chiffres de Pôle Emploi et ceux du CNOA, le chômage des maîtres d'œuvre varie entre 7,4% en juin 2007 et 14,2% en octobre 2009 pour se stabiliser en mai à 10,9%.
Les femmes architectes en ligne de mire
Dans le détail, la population féminine a été plus affectée par la crise que celle des hommes et ce sont les femmes les plus jeunes qui ont le plus souffert de la crise. Quant aux architectes les plus âgés, ils ont été impactés mais plus tardivement.
Concernant les régions, au moment le plus fort de la crise, soit entre novembre et décembre 2008, la hausse du nombre de chômeurs architectes était de 13,2% en métropole mais des disparités sont apparues d'une région à l'autre puisque le chiffre est porté à 35,3% en Basse Normandie, 28,6% en Poitou Charente, contre -28,6% en Champagne-Ardenne ou encore -13,6% en Haute-Normandie. Même constat, lors de la reprise entre novembre 2009 et décembre 2009, la baisse nationale affiche 13% alors qu'elle est de 26,3% dans le Limousin et de seulement 2,7% en Bourgogne et 1,8% en Haute Normandie. Globalement, ce sont les architectes d'Ile-de-France qui ont été les plus touchés par la crise.
Même si, aujourd'hui, on peut parler de stabilisation, il semblerait que la morosité court toujours puisque le Conseil national de l'ordre des architectes précise que «la récession économique déprime encore aujourd'hui les marchés».