DURABLE. Que faire des millions de tonnes de déblais et terres non inertes qui sont produites chaque année en France ? Pour répondre à cette question, Bouygues Travaux Publics et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) ont lancé un programme de R&D spécifique.

Les seuls travaux souterrains du Grand Paris Express vont engendrer près de 43 millions de tonnes de déblais, qu'il faudra stocker et traiter, car 70 % devront être valorisées. Une partie devra être traitée car présentant des concentrations naturelles élevées en sélénium et molybdène, notamment. Une problématique environnementale d'envergure à laquelle le projet Immoterre devra répondre. Initié par Bouygues Travaux Publics et le Bureau de recherches géologiques et minières, ce partenariat s'attellera à valoriser ces terres excédentaires, évacuées des chantiers.

 

Deux axes seront privilégiés : la caractérisation des éventuelles pollutions d'une part, et leur stabilisation d'autre part. Les solutions différeront : une première consistera à l'analyse rapide des éléments traces afin d'orienter les déblais vers les filières adaptées, ce qui permettra de réduire les délais et les coûts, et limitera l'usage de stockages provisoires. La seconde stabilisera les éléments traces afin d'en réduire la mobilité, ceci pour en diminuer les coûts d'évacuation et favoriser les installations de stockage de déchets inertes. Le directeur technique de Bouygues Travaux Publics, Christophe Portenseigne, explique les objectifs majeurs d'Immoterre : "Renforcer notre connaissance scientifique des contaminants présents naturellement à des concentrations élevées dans les sous-sols franciliens ; établir un diagnostic rapide et fiable, afin de proposer un traitement adapté pour un stockage définitif sans impact sur l'environnement". De son côté, Hubert Leprond, responsable de l'unité Sites, sols, sédiments pollués au BRGM, déclare : "Cette collaboration pluriannuelle vise à proposer un processus de traitement des terres naturellement riches en éléments traces qui permettra de les immobiliser. Pour les usagers, riverains et partie prenantes d'un projet, l'enjeu est considérable : il s'agit de réduire les nuisances en diminuant les transports et les contraintes de stockage définitif".

 

De nombreuses initiatives ont été lancées dans la cadre des travaux du Grand Paris Express pour caractériser, traiter et réemployer les terres excavées. Dernièrement, le groupe ECT (spécialiste de la valorisation des remblais) et l'Ecole des ingénieurs de la ville de Paris (EIVP) ont créé une chaire d'enseignement et de recherche dédiée à la réutilisation des terres issues de chantiers.

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