CRISE. L'immobilier professionnel a été fortement impacté par la crise sanitaire commencée il y a un an. Néanmoins, tous les actifs ne le sont pas de même façon. Seloger a analysé les recherches de ses clients en matière de bureaux, commerces et locaux d'activités. Il livre les trois tendances entamées l'année dernière et qui semblent se confirmer en ce début 2021.
La crise sanitaire "a fait naître trois tendances sur le marché immobilier professionnel" perceptibles dès 2020, indique le groupe Seloger, qui a étudié les comportements des internautes effectuant des recherches sur son site Seloger Bureaux & Commerces : "un exode urbain de Paris vers la province, une baisse du volume des recherches sur les bureaux ainsi qu'une appétence croissante pour les espaces de production et de stockage", ce regain d'attractivité étant lié à l'essor du e-commerce. Le groupe d'annonces immobilières constate que "ces tendances se renforcent, et même s'accélèrent".
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Immobilier professionnel : l'exode parisien se confirme
En ce début d'année, la première tendance, qui "se confirme" et se renforce, est un "exode parisien vers les régions". La plateforme internet note que cette baisse d'engouement pour l'immobilier professionnel francilien "va de pair avec le recul de l'appétence des Français pour l'immobilier résidentiel en Île-de-France". En effet, depuis le début de la crise sanitaire, un nombre croissant de Franciliens ont fait le choix de quitter leur région. "Or, cet exode a pour conséquence de déplacer les centres économiques".
Si la baisse des recherches touche essentiellement les bureaux et les commerces, elle se traduit notamment par une augmentation de l'offre de bureaux disponibles. Celle-ci enregistre 30% de hausse sur les deux premiers mois de l'année. Seloger constate également un pic de biens disponibles dans des régions traditionnellement dynamiques comme l'Ile-de-France où l'on relève une augmentation de 34 % de l'offre par rapport à 2020, l'Aquitaine (+31%), ou encore la région Rhône-Alpes (+30%). Dans ces régions, bien que le marché immobilier professionnel soit de moins en moins tendu, les prix se maintiennent. C'est le cas à Paris, par exemple, où l'offre disponible augmente. Pour autant, à supposer que la crise sanitaire s'éternise, une baisse des prix pourrait survenir.
Une baisse importante du volume de recherches de bureaux
La seconde tendance à s'accentuer sur le marché de l'immobilier professionnel concerne la demande, qui tend à reculer sur le marché des bureaux. Sur les mois de janvier et de février derniers, elle chute de 10% par rapport à 2020, constate Seloger. Il est toutefois à noter que cette tendance baissière n'est pas homogène sur tout le territoire. On observe ainsi une hausse significative de la demande d'immobilier professionnel dans deux régions : la Normandie, où la demande bondit de 83% par rapport à 2020, et le Grand Ouest, avec une augmentation de 42%.
Un regain d'intérêt pour les actifs de production et de stockage
Une autre tendance qui préexistait à la crise sanitaire mais que cette dernière a renforcée : la modification des typologies de commerces recherchés. Seloger constate une recrudescence de la demande orientée vers l'alimentation de proximité, alors que, depuis de nombreuses années, les commerces les plus recherchés étaient les spécialistes de l'habillement puis les établissements de bouche.
Seloger Bureaux & Commerces relève également sur une augmentation de 22% des recherches portant sur des locaux d'activité (hors Île-de-France) avec une offre stable. De même, la banalisation du e-commerce fait que les entrepôts logistiques sont de plus en plus prisés. "Ce type de bien coûte relativement cher et faute d'octroi de crédit, on peut rencontrer des difficultés à effectuer des transactions au moment où on le souhaiterait, malgré l'essor du e-commerce", analyse l'entreprise.
Des recherches essentiellement à la location
Si elle relève une nette hausse de la demande de locaux professionnels, elle voit une autre tendance se dessiner : dans certaines régions dynamiques, 75% des recherches se font à la location. Seloger explique que "l'on ressent l'incertitude et une difficulté de s'engager sur le long terme, au regard de la situation actuelle". De plus, les baux concernés étant plutôt précaires, la dynamique dans certains secteurs pourrait ne pas s'inscrire dans la durée… "Rien d'étonnant, donc, à ce qu'en France, sur dix personnes qui recherchent des bureaux, sept s'orientent sur de la location".