Insensible à l'environnement international et à la dégradation de l'économie, l'immobilier de logement a continué au premier trimestre 2003 à enregistrer un dynamisme à toute épreuve et une hausse soutenue des prix (+11,1%).

La bonne santé du secteur, qui se traduit par une poursuite de la hausse des prix, étonne les professionnels eux-mêmes qui s'attendaient à une pause face à la remontée du chômage et aux tensions internationales.

C'est le contraire qui s'est produit: le rythme de hausse s'est accéléré sur le premier trimestre par rapport au trimestre équivalent de 2002, avec une progression de 11,1% France entière et tous biens confondus, a annoncé mardi la FNAIM.

Même le volume de transactions, habituellement en net repli à cette période de l'année, accuse une baisse moins significative que les années précédentes : -1,8% sur les trois premiers mois contre -5% au 1er trimestre 2002, poursuit la FNAIM.

"Aussi bizarre que cela puisse paraître, nous ne notons aucun signe avant-coureur d'un quelconque décrochage ou d'un retournement du marché", ont également indiqué les notaires parisiens au cours d'une conférence de presse.

Même constatation de la part des agents immobiliers. "Rien n'a été noté depuis le déclenchement de la guerre. Les promesses de ventes se concrétisent, comme si de rien n'était", a souligné Philippe Audras, président de la FNAIM, en dressant le bilan trimestriel du secteur.

Quant à la perspective d'une bulle immobilière, les professionnels éliminent toujours cette éventualité, soulignant que le marché actuel est alimenté par des acheteurs, futurs occupants, ou par de petits investisseurs.

Dans les années 90, il s'agissait surtout d'un marché de spéculation artificiellement tiré par les marchands de biens qui achetaient pour revendre aussitôt avec une importante plus-value. Aujourd'hui, cette profession à l'origine de la crise, a disparu, indiquent notaires et agents immobiliers.

Plusieurs facteurs plaident pour la bonne tenue du marché mais l'essentiel reste le bas niveau des taux d'intérêt, a relevé Michel Mouillart, économiste à la FNAIM.

S'y ajoutent plusieurs facteurs: le rôle de valeur refuge joué par la pierre en périodes troublées, la pénurie d'offre locative qui encourage des locataires à se porter propriétaire et la méfiance persistante des épargnants envers les placements boursiers, ce qui les incite à investir dans l'immobilier.
La crainte d'une remontée du chômage et la "rupture" dans la croissance économique, pèsent encore peu, indique-t-on dans les milieux spécialisés.

Pour autant, la prudence est de mise et les agents immobiliers entrevoient une stabilisation des prix et une nette baisse des transactions dès cet été, lorsque les taux auront cessé de baisser et que les banques françaises réduiront le montant des emprunts.

Bien que rémunérés sur le montant des transactions, les professionnels assurent d'ailleurs souhaiter une modération de la progression des prix pour éviter de désolvabiliser certaines couches de population ou de conduire à un exode de plus en plus marqué vers la périphérie des villes au détriment des centres, devenus hors de prix.

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