Une étude des notaires d'Ile-de-France révèle qu'à Paris deux acquéreurs d'un logement sur trois sont cadres ou dirigeants d'entreprise. La part des acquéreurs intermédiaires, employés et ouvriers a chuté ces dix dernières années dans la capitale et la petite couronne. En revanche, en grande couronne, l'origine socio-professionnelle est plus diversifiée. Détails.
En dix ans, le pourcentage de cadres et de dirigeants d'entreprise achetant un logement à Paris a bondi, passant de 48 à 63%, selon une étude, publiée le 3 mai 2016, par les Notaires d'Ile-de-France. Ils représentent désormais deux acquéreurs sur trois dans la capitale. En revanche, les ménages intermédiaires ne réalisent plus qu'un achat de logement sur cinq (21%) contre 29%, il y a 10 ans. Quant aux employés et ouvriers, leur proportion a reculé fortement, passant de 13% en 2005 à 7% en 2015. Cette tendance s'expliquerait par la hausse des prix, note l'étude. En effet, le prix d'un appartement est passé de 5.200 € le m² fin 2005 à près de 8.000 € le m² fin 2015, "rendant très difficile l'accès à la propriété pour les ménages modestes et même pour les intermédiaires", constate la chambre des notaires.
Même tendance dans la petite couronne parisienne, où la part des cadres et dirigeants acquéreurs a augmenté mais dans une moindre mesure (44%), soit une hausse de 10 points par rapport à 2005. Les ménages intermédiaires reculent de 4 points (à 30%), tout comme les employés et ouvriers qui ne représentent plus que 18% (soit une baisse de 8 points). Un phénomène particulièrement visible dans le département des Hauts-de-Seine, le plus cher. En Seine-Saint-Denis, qui demeure le département de petite couronne le plus abordable, la part des dirigeants d'entreprise et cadres est moindre à 30%, mais elle progresse tout de même de 9 points en dix ans, note l'étude.
Enfin, dans la grande couronne, l'origine socio-professionnelle des acquéreurs est plus diversifiée, observent les notaires. Dans un schéma identique mais plus modéré, sans doute parce que les prix restent plus raisonnables, la part des cadres et dirigeants d'entreprise a augmenté de 3 points (32%) au détriment de celle des employés et ouvriers, qui a baissé de 4 points (29%).