Les biens immobiliers de prestige résistent mieux que le reste du marché face à la crise, selon une étude de l'agence Barnes. Considéré comme une valeur refuge, ce type de logement déclenche toujours nombre de visites et la baisse des prix est moins forte que sur les autres secteurs. Détails.
«Dans cette période de crise, l'immobilier de qualité et d'exception représente indéniablement la meilleure valeur refuge. De nombreux propriétaires l'ont rapidement compris, prenant conscience qu'il était préférable de posséder un bel appartement ou un hôtel particulier comme résidence principale dans un quartier agréable plutôt que de détenir un portefeuille d'actions», estime Thibault de Saint Vincent, président de la société immobilière Barnes. Cette dernière vient en effet de publier une étude sur la typologie du marché de l'immobilier de prestige au premier semestre 2009.
Si les transactions sur le marché global de l'immobilier ont diminué de 40% depuis octobre 2008 et les prix ont baissé de 10 à 20%, les biens de prestige semblent un peu mieux résister puisque les prix n'ont varié que de 5 à 10% dans ce secteur. Selon l'étude, les produits de milieu de gamme peuvent voir ce recul des prix aller jusqu'à 15% de leur prix au plus haut du marché, mais pas en deçà.
Des appartements rénovés
Globalement, le nombre de visites ne baisse pas mais les acquéreurs sont en revanche plus hésitants. Barnes note cependant «un phénomène que nous n'avions pas connu depuis 18 mois, celui d'avoir plusieurs offres simultanément». Autre changement sur le marché des biens de prestige, notamment à Paris, des appartements récemment rénovés reviennent dans les stocks. Ces biens datent, pour 60 à 70%, d'avant la crise et leurs propriétaires ont accepté de revoir leurs prix à la baisse. Dans ce cas, il s'agit souvent d'une vente contrainte par un déménagement, un divorce ou encore une succession. Le bénéfice inattendu de la crise se situe du côté des expatriés. Les ménages français de retour d'expatriation cherchent en effet «une qualité de vie semblable à celle qu'ils ont connu hors des frontières, avec des budgets en rapport».
L'exception a toujours la cote
Contrairement aux autres types de logements, les acquéreurs de biens de prestige font rarement le calcul du prix de revient du bien au mètre carré, car les critères de sélection d'un tel logement sont «plus subjectifs et propres au bien», rappelle Barnes. Aussi, les prix des biens exceptionnels n'ont pas subi de baisse durant les derniers mois. «Etage élevé, qualité et vue, la demande est là et elle est forte ! Et l'exception se vend toujours bien. Le caractère exceptionnel d'un bien, celui qui va déclencher le coup de cœur peut se surpayer jusqu'à 2.000 euros supplémentaires au mètre carré», rapporte l'étude. Attention, il ne faut pas confondre bien de qualité et bien d'exception ! Selon Thibault de Saint Vincent, «le défaut le plus courant chez un propriétaire est de penser que son bien est exceptionnel uniquement parce qu'il fait 200 m²» et est situé dans un quartier chic. Or, le caractère d'exception d'un bien provient de sa rareté, sa situation géographique, ses volumes, son terrain ou encore la qualité de l'immeuble dans lequel il est situé.