L'immobilier haut de gamme serait-il dopé par l'effet Macron ?

 

Cette étude portant sur les "tendances et prévisions" de l'immobilier haut de gamme révèle donc que 47% des futurs acquéreurs interrogés se disent plus confiants au sujet de l'avenir du contexte économique français, soit une progression de 23% en 6 mois. "Ils sont également 47% à partager le sentiment que l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir participe à l'attractivité de la France sur le marché de l'immobilier de prestige international", précise un spécialiste de ce marché.

 

Vers un retour du marché depuis le premier tour des élections présidentielles 2017

 

"Complètement stable en 2014 et 2015, ce marché est notamment revenu sur le devant de la scène à Paris et notamment concernant les ventes d'environ 4 millions d'euros, et ce depuis les résultats du premier tour de l'élection présidentielle opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen", explique ce vendredi Jean-Philippe Roux, directeur de l'agence parisienne du groupe John Taylor. La principale raison à ce regain d'activité ? "L'assurance de conserver des taux d'emprunt (2%) très faibles au moins durant un an motive notamment les acheteurs français, résidents ou expatriés dont le budget dépasse les 4 millions d'euros", ajoute-t-il.

 

Vers un certain attentisme sur les mesures fiscales à venir du gouvernement Edouard Philippe ?

 

Interrogés sur le projet d'Impôt sur la Fortune Immobilière qu'il pourrait y avoir sur leur projet d'achat d'un bien de prestige, 61% considèrent qu'il y aura un impact et attendent donc d'en savoir davantage sur le montage proposé par le nouveau gouvernement pour être rassurés. "Cette clientèle premium est relativement opportuniste mais également prudente, signale l'étude. Seule une annonce claire de la nouvelle politique fiscale d'Emmanuel Macron sera en mesure de dissiper les doutes des acquéreurs les plus récalcitrants."

 

En détails, sur le profil de ces acquéreurs, l'étude, révèle que près de 8 acquéreurs sur 10 ont plus de 50 ans et 27% disposent de revenus annuels supérieurs à 200.000 euros.
"Si 55% sont encore en activité, ils sont 32% à s'intéresser à l'achat d'une résidence secondaire (soit une progression de 7 points par rapport à fin 2016)", complète-t-elle. Les budgets sont également en progression puisqu'ils sont désormais une majorité (57%) à rechercher des biens dont le prix dépasse 1,5 million d'euros.

 

Il s'agit bien souvent d'une population active plus mature et multipropriétaire qui prépare sa retraite, explique Séverine Amate, directrice Communication chez Lux-Residence.com et porte-parole de l'étude. A ce titre, nous observons, un regain d'intérêt pour la Côte d'Azur qui figure parmi les régions les plus recherchées (36%), suivie par la Provence (24%), la capitale arrivant, quant à elle, en 3ème place avec 17%.

 

Elle met également en avant la ''forte appétence'' des acquéreurs résidant à l'étranger pour le marché de l'Hexagone en ce deuxième trimestre 2017. Ils sont désormais 44% à s'intéresser au marché français, affichant ainsi une forte progression par rapport à décembre 2016 (+14%).

 

Les professionnels de l'immobilier haut de gamme réagissent

 

Parmi les principales réactions des professionnels, Laurent Demeure, président de Coldwell Banker France et Monaco, rappelle qu'"en début d'année, le marché a été sous tension avec la crainte de l'élection d'une présidente antieuro et anti-Union Européenne. La victoire d'un président pro-business et pro-européen a permis à Paris de prendre définitivement le leadership dans le cadre du Brexit pour accueillir les entreprises du monde de la finance." Ce qui entraîne, d'après lui déjà, un important flux d'acquéreurs européens en provenance de Londres.

 

"J'observe aussi un fort retour des acheteurs américains qui confirme la tendance observée depuis 2016 suite à l'atterrissage du cycle immobilier américain, ajoute-t-il. Ces acheteurs entendent profiter du cycle de hausse des prix qui se profile jusqu'en 2020 en France."

 

Nicolas Pettex-Muffat, directeur général du Groupe Daniel Féau, spécialiste du marché parisien estime que "l'effet des attentats a refroidi la clientèle étrangère et elle a été complètement estompé par la demande de la clientèle française qui semble considérer que le Marais est le futur Saint-Germain-des-Prés." Résultat : "Il observe un déséquilibre important entre l'offre et la demande et des prix en hausse sensible depuis un an. Et la demande autrefois fixée surtout autour du Marais historique de la place des Vosges s'étend maintenant plus au nord en direction du Carreau du Temple."

 

A l'est des Invalides, le marché du Faubourg Saint-Germain est un des plus "solide" de Paris, ajoute-t-il. L'offre y est toujours inférieure à la demande qui émane autant d'étrangers que de français. "Côté ouest des Invalides, la clientèle est plus familiale et française et les surfaces raisonnables (inférieures à 160 m² comportant au minimum 3 chambres) s'arrachent comme des petits pains", explique Nicolas Pettex-Muffat.

 

Enfin, Thibault de Saint-Vincent, aux commandes du groupe Barnes a rappelé que "depuis le 1er janvier 2017, le marché immobilier de Neuilly est dans une forme exceptionnelle, à la fois sur le nombre de ventes enregistrées par l'équipe de Barnes, en progression de 50%, que sur les prix en hausse de 5 à 10% en fonction de la qualité des biens."

 

*Méthodologie

: l'enquête a été réalisée sur un échantillon exclusif de 161 personnes interrogées en mai 2017 qui cherchent à acheter un bien immobilier de prestige en France d'ici à 2 ans.