A Kehl, petite bourgade de province allemande de 35.000 habitants en face de Strasbourg sur le Rhin, on avait l'habitude de voir les Français prendre d'assaut les supermarchés discount. Mais personne n'était préparé à les voir écumer le marché de l'immobilier?
Depuis un an et demi, «c'est un peu la ruée vers l'Allemagne» pour les Français, commente Daniela Brüning, responsable d'une agence immobilière au centre ville de Kehl. Chaque jour, au moins deux ou trois Strasbourgeois se présentent à son agence, quand ils ne sont pas sept ou huit, raconte-t-elle.
«Les Français achètent ce qu'il y a à acheter», confirme Bernd Schmidt, directeur de l'office du cadastre municipal. Actuellement, sur dix acquisitions d'appartements ou de maisons à Kehl, sept le sont par des Français.
«Les prix de l'immobilier à Strasbourg sont devenus complètement démentiels et l'état des maisons n'est pas aussi engageant qu'en Allemagne», explique l'un d'entre eux, un fonctionnaire européen qui vient d'acheter une maison avec jardin à Kehl. Même s'il ne parle pas allemand, il n'a pas hésité à franchir le Rhin quand il a réalisé qu'il allait «faire une économie de 30%» par rapport aux prix pratiqués en France, explique-t-il sous couvert d'anonymat. «Avec le nombre de Français qui viennent travailler en Allemagne, on ne se sent d'ailleurs plus trop dépaysé», ajoute-t-il.
Parmi les autres arguments qui pèsent en faveur de l'Allemagne figurent le niveau élevé de la taxe d'habitation dans la capitale alsacienne et une insécurité relativement plus importante dans l'agglomération strasbourgeoise. Et aussi les bouchons qui affectent quotidiennement les liaisons routières entre la campagne alsacienne et le centre-ville de Strasbourg, énumère Mme Brüning.
Si ce petit boom de l'immobilier kehlois profite à son agence dont les effectifs ont doublé en deux ans, il n'est pas sans effet sur les prix, qui ont augmenté dans la même période de 20 à 30%, reconnaît-elle. «Dans certains quartiers très prisés, les Français sont prêts à payer n'importe quel prix» et les Allemands ne sont «pas très contents que les Français raflent tout ce qui est à vendre», précise-t-elle.
Michael Frey, d'Infobest, un organisme franco-allemand d'information aux consommateurs, confirme l'intérêt grandissant des Français pour l'immobilier en Allemagne. Depuis le début de l'année, 272 Français se sont informés sur les conditions de déménagement en Allemagne, contre 63 Allemands pour un déménagement dans l'autre sens.
Venir s'installer en Allemagne n'a pourtant pas que des avantages du point de vue fiscal, avertit Michael Frey. Contrairement à la France où la vignette automobile a été supprimée, la taxe sur les voitures existe encore en Allemagne et le taux d'imposition sur le revenu y est plus élevé qu'en France.
Confrontés à une autre culture administrative, beaucoup des nouveaux arrivants ont du mal à comprendre pourquoi ils doivent déclarer leur domicile à la police locale, une obligation inexistante en France, souligne-t-il. Ce qui laisse supposer que les statistiques municipales officielles faisant état de seulement 130 nouveaux Kehlois d'origine française (sur près de 1.260 au total) entre août 2005 et juin 2006 sont sans doute «sous-estimées», estime Michael Frey.
Il y a aussi «certaines habitudes à prendre, comme le tri sélectif des déchets», précise le fonctionnaire anonyme. Lui n'a pas à se soucier des impôts sur le revenu : employé par une organisation internationale, il en est exempté.
«Les Français achètent ce qu'il y a à acheter», confirme Bernd Schmidt, directeur de l'office du cadastre municipal. Actuellement, sur dix acquisitions d'appartements ou de maisons à Kehl, sept le sont par des Français.
«Les prix de l'immobilier à Strasbourg sont devenus complètement démentiels et l'état des maisons n'est pas aussi engageant qu'en Allemagne», explique l'un d'entre eux, un fonctionnaire européen qui vient d'acheter une maison avec jardin à Kehl. Même s'il ne parle pas allemand, il n'a pas hésité à franchir le Rhin quand il a réalisé qu'il allait «faire une économie de 30%» par rapport aux prix pratiqués en France, explique-t-il sous couvert d'anonymat. «Avec le nombre de Français qui viennent travailler en Allemagne, on ne se sent d'ailleurs plus trop dépaysé», ajoute-t-il.
Parmi les autres arguments qui pèsent en faveur de l'Allemagne figurent le niveau élevé de la taxe d'habitation dans la capitale alsacienne et une insécurité relativement plus importante dans l'agglomération strasbourgeoise. Et aussi les bouchons qui affectent quotidiennement les liaisons routières entre la campagne alsacienne et le centre-ville de Strasbourg, énumère Mme Brüning.
Si ce petit boom de l'immobilier kehlois profite à son agence dont les effectifs ont doublé en deux ans, il n'est pas sans effet sur les prix, qui ont augmenté dans la même période de 20 à 30%, reconnaît-elle. «Dans certains quartiers très prisés, les Français sont prêts à payer n'importe quel prix» et les Allemands ne sont «pas très contents que les Français raflent tout ce qui est à vendre», précise-t-elle.
Michael Frey, d'Infobest, un organisme franco-allemand d'information aux consommateurs, confirme l'intérêt grandissant des Français pour l'immobilier en Allemagne. Depuis le début de l'année, 272 Français se sont informés sur les conditions de déménagement en Allemagne, contre 63 Allemands pour un déménagement dans l'autre sens.
Venir s'installer en Allemagne n'a pourtant pas que des avantages du point de vue fiscal, avertit Michael Frey. Contrairement à la France où la vignette automobile a été supprimée, la taxe sur les voitures existe encore en Allemagne et le taux d'imposition sur le revenu y est plus élevé qu'en France.
Confrontés à une autre culture administrative, beaucoup des nouveaux arrivants ont du mal à comprendre pourquoi ils doivent déclarer leur domicile à la police locale, une obligation inexistante en France, souligne-t-il. Ce qui laisse supposer que les statistiques municipales officielles faisant état de seulement 130 nouveaux Kehlois d'origine française (sur près de 1.260 au total) entre août 2005 et juin 2006 sont sans doute «sous-estimées», estime Michael Frey.
Il y a aussi «certaines habitudes à prendre, comme le tri sélectif des déchets», précise le fonctionnaire anonyme. Lui n'a pas à se soucier des impôts sur le revenu : employé par une organisation internationale, il en est exempté.