La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) relève une hausse des prix de l’immobilier en France de 3,8 % en 2007. Dans son «Observatoire des marchés de l’ancien», elle dresse le bilan de l’année 2007 et apporte un éclairage en matière de pouvoir d’achat et d’évolution des prix.

Le contexte est houleux : instabilité financière, menace de la crise américaine des «subprimes», perspectives de croissance limitées, moral des ménages en baisse… Malgré tout, la Fnaim, qui prend le pouls de l’immobilier mois après mois, affirme que la santé du marché français reste saine.

Globalement, sur l’année 2007, la Fédération enregistre une progression annuelle des prix de +3,8 % (contre +15,4 % en 2004, +10,4 % en 2005 et +7,1 % en 2006). Elle précise que «sur le marché des appartements, comme sur celui des maisons, le ralentissement du rythme de progression des prix est désormais saisissant : il est près de cinq fois et demie moins rapide qu’en 2004 sur le premier et près de trois fois moins rapide sur le second».

Le marché locatif privé n’échappe pas à ce ralentissement de la hausse des prix. Ainsi, selon la Fnaim, «le rythme annuel de progression des loyers, stabilisé autour de +3,7 % entre 2004 et 2006, s’est établi à +0,9 % à la fin du 4e trimestre 2007». La Fédération rappelle enfin que si les prix de l’ancien ont retrouvé un rythme de variation proche de ceux observés entre 1995 et 1999, le marché en 2007 sera resté «favorable à une bonne expression de la demande».

Environnement
L’environnement dans lequel s’inscrit cette évolution est marqué par «la fin d’une période de taux historiquement bas», en matière de crédits immobiliers. Pourtant, pour la Fnaim, les ménages continuent de bénéficier de conditions de crédits favorables. «L’indice de solvabilité des ménages ne se dégrade plus depuis 2004, il est même en légère hausse» affirmait René Pallincourt, président de la Fnaim, lors d’une conférence de presse.
«Cet été, les banques ont lancé un grand mouvement de hausse des taux pratiqués, qui fait qu’à présent, le particulier emprunte plus cher que l’Etat français», poursuit le président de la Fédération. Moral des ménages dégradé, révision à la baisse de la croissance, ralentissement du pouvoir d’achat, retour marqué de l’inflation, crise financière gagnant en intensité… sont, pour la Fnaim, autant de «facteurs susceptibles de nourrir un retournement du marché qui ne doivent pas être sous-estimés».

La Fnaim n’envisage pas pour autant de retournement brutal du marché. Considérant l’allongement de la durée des emprunts (21,5 années en 2007 contre 20,5 en 2006 et 18,3 en 2005) et la nouvelle hausse des taux d’intérêts des crédits immobiliers, la Fnaim prévoit que «les marchés immobiliers ne devraient pas progresser à un rythme supérieur à celui de l’inflation en 2008».

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Century 21 avance des résultats similaires

Le réseau d’agences immobilières Century 21 propose lui aussi un bilan de l’immobilier en 2007. Il avance le chiffre de 3,38 % de progression des prix, soit un peu moins que ce qu’annonce la Fnaim. Pour Hervé Bléry, président du groupe, cette hausse modérée met «un terme à neuf années de hausses consécutives». Il ajoute que «le rythme de la hausse va continuer à s’atténuer» notamment en raison de «délais de vente plus longs, des marges de négociations qui augmentent et des conditions de crédit plus difficiles à obtenir».
Century 21 ajoute que «le marché accuse une baisse du nombre de transactions de l'ordre de 6%, la part des acquisitions réalisées par les moins de 30 ans régresse légèrement (-2,23 %) pour s'établir à 21,9 % et celle des 50 à 70 ans enregistre une progression symétrique (+ 2,76%) et représente 22,66%. Ce sont les CSP Employés/Ouvriers qui continuent de dominer le marché en s'adjugeant 46,37% des acquisitions (+ 7,49% vs 2006). La volonté d'accession à la propriété reste extrêmement vive au sein des ‘classe moyennes’ alors que les Cadres Supérieurs et Professions Libérales semblent le plus en perte de confiance et se cantonnent dans l'immobilisme».
Pour 2008, Century 21 prévoit que «le marché, notamment son segment le plus actif des primo-accédants, sera intiment lié à l'évolution des taux de crédit au cours du premier semestre. Une détente, même légère, des taux viendrait le soutenir, mais celle-ci étant rendue peu probable par le redécollage de l'inflation, l'hypothèse à retenir pour 2008 est la stagnation».

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