Le bon décollage du premier trimestre 2011 sur le marché immobilier est encourageant mais ne saurait annoncer une totale reprise, d'après une étude publiée par Cushman & Wakefield. Quelque 2,5 milliards d'euros ont été investis dans les bureaux, entrepôts et commerces au cours des trois premiers mois de l'année, mais l'actualité internationale mouvementée pourrait créer un certain attentisme pour la suite.
Le marché immobilier français a meilleure mine au premier trimestre 2011 qu'un an plus tôt. Selon une étude de la société de conseil en immobilier Cushman & Wakefield, 2,5 milliards d'euros y ont été investis lors des trois premiers mois de l'année, ce qui représente une hausse de 72% par rapport au 1,5 million d'euros de la même période en 2010. Mais les faibles montants investis l'an dernier encouragent bien sûr à relativiser la hausse. Cushman & Wakefield rappelle d'ailleurs que les résultats du premier trimestre 2011 restent inférieurs de 27% à la moyenne des montants engagés aux cours des premiers trimestres des dix dernières années. Même constat pour la demande placée de bureaux en Ile-de-France : le volume de 502.674 m2 est en hausse de 5% comparé à celui de début 2010, mais reste inférieur à la moyenne.
Les investisseurs préfèrent les bureaux
C'est sans surprise dans la région Ile-de-France que sont concentrés les trois quarts des montants engagés. Les bureaux restent la classe d'actifs la plus prisée des investisseurs, loin devant les autres types de biens : ils représentent en effet 70% des volumes investis entre janvier et mars 2011, contre 61% un an plus tôt. Cela ramène les commerces à 22% des actifs engagés (contre 33% début 2011). Si la part de ce segment est en baisse par rapport au total des investissements, il affiche cependant une hausse des montants engagés (550 millions d'euros, soit +78% par rapport au premier trimestre 2010). Les actifs industriels, eux, représentent une timide part de 8%, soit 190 millions d'euros dont la moitié correspond à la vente par Gecina d'un portefeuille d'entrepôts logistiques à un fonds d'investissement.
L'actualité internationale pourrait créer l'attentisme
Ces résultats permettent-ils d'envisager une année à la hausse ? «L'activité des trois premiers mois ne permet pas pour l'instant d'entrevoir une forte reprise du marché en 2011», analyse Cushman & Wakefield qui table seulement sur une légère augmentation par rapport à 2010, où 11 milliards d'euros avaient été investis. La demande placée de bureaux, quant à elle, pourrait «approcher le niveau de l'an passé», soit 2,1 millions de m2. Il faut aussi compter avec l'actualité en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et au Japon. «Si elles restent à mesurer, les conséquences de cette actualité internationale particulièrement chargée pourraient encore freiner la reprise et prolonger l'attentisme des investisseurs et des entreprises», estime Olivier Gérard, président de Cushman & Wakefield France.
Le salut pourrait venir des investisseurs étrangers. Leur nombre croissant, ainsi que l'élargissement des critères d'acquisition des investisseurs et la recherche de rendements plus élevés sont autant de facteurs favorables pour le marché français en 2011, d'après Cushman & Wakefield. Pour Olivier Gérard, le contexte incertain contribuera d'autant plus les grands utilisateurs à réduire leurs coûts immobiliers. Et l'arrivée de la RT 2012 dès l'automne «permettra d'accélérer la modernisation et l'attractivité du parc hexagonal et entretiendra l'appétit des entreprises pour des bureaux plus performants sur le plan énergétique».