CHIFFRES. Taux d'intérêts historiquement bas, hausse continue des prix: le premier semestre 2019 signe encore des records dans l'immobilier, dont les transactions pourraient frôler le million.
Dans cette même salle de la Maison de l'Amérique latine où il présentait ce mercredi les derniers chiffres de l'immobilier neuf et ancien, Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim avait d'abord prédit une année 2019 noyée d'incertitude. Dégringolade du moral des Français en pleine crise des gilets jaunes, inflexion des marchés et des taux d'intérêt si bas qu'ils ne pouvaient que remonter: la première moitié de l'année 2019 a pourtant montré l'exact contraire.
Une année qui pourrait surpasser les records de l'année 2018, à commencer par le nombre de transactions enregistrées, au nombre de 985.000 entre les mois de mars 2018 et 2019. Estimant que le marché pourra atteindre le seuil de 990.000 ventes d'ici la fin de l'année, Jean-Marc Torrollion trouve la "dynamique de marché assez exceptionnelle".
En janvier dernier, pour la présentation des chiffres 2018, le président de la Fnaim attirait l'attention sur la crise des gilets jaunes et de son potentiel impact sur le moral des Français. Le 3 juillet, force est de constater "que la crispation sociale n'a pas eu d'influence sur le marché de l'immobilier", malgré "une chute de la confiance en décembre 2018".
Pourtant, les tendances immobilières de 2000 à 2018 auraient de quoi déclencher un coup de blues. En dix-huit ans, les loyers ont augmenté de 36% en France, quand les prix du m² dans l'ancien connaissent une explosion de +101%. Une courbe d'évolution qui est loin de suivre celle du pouvoir d'achat, qui s'est érodé de -3,8%, alors que "les aides au logement se sont accrues de près de 64%", dresse le président de la Fnaim.
A Paris, "les prix ne sont pas prêts de s'assagir"
Néanmoins, contenue à la période 2018-2019, l'accélération des prix a été moins fulgurante que prévue, malgré le phénomène de métropolisation qui s'accentue dans des villes comme Bordeaux, Nantes ou Rennes, traversés par la ligne à grande vitesse.
Les prix ont ainsi augmenté de 2,3%, signe d'une décélération par rapport à l'année 2018 qui affichait une croissance des prix de +4,3%.
Cela signifierait pour autant une baisse progressive des prix ? Le sujet n'est pour l'instant pas au rendez-vous, et certainement pas à Paris "où il faut bien comprendre qu'il y a une pression internationale très forte sur la demande, et que les prix ne sont pas prêts de s'assagir", contredit Jean-Marc Torrollion.
Globalement, cette stagnation des prix pourrait être la norme. Si le marché de l'ancien arrive encore à satisfaire acquéreurs et vendeurs, le marché du neuf "se confronte aujourd'hui à une insuffisance de l'offre et un excès de la demande".