BUREAUX. Alors que le marché britannique continue de perdre des points aux yeux des investisseurs, ceux-ci portent un intérêt croissant à la France, d'après un sondage publié en fin de semaine par BrickVest.

La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne n'est toujours pas une réalité, mais le Brexit a d'ores et déjà une incidence sur l'immobilier commercial. Selon un sondage réalisé auprès de 6.000 investisseurs immobiliers professionnels par BrickVest, un éditeur de solutions numériques pour le secteur, seulement 27% d'entre eux considèrent le Royaume-Uni comme leur marché favori. Le pays demeure certes en tête de leurs préférences, mais il accuse une baisse de 4 points en l'espace d'un an, baisse qui a essentiellement profité à la France.

 

 

L'immobilier commercial hexagonal est en effet considéré par 19% des investisseurs interrogés comme le plus intéressant au monde, ce qui représente une envolée de 20 points sur 12 mois. De fait, selon une étude publiée en début d'année par Knight Frank, l'immobilier de bureaux parisien devrait être l'un des principaux bénéficiaires du Brexit en Europe, avec près de 25 projets de création ou de relocalisation de postes liés au Brexit, soit un total de 2.500 à 2.800 nouveaux postes.

 

L'Allemagne, quant à elle, n'a gagné que 7 points dans le même intervalle, mais ce pays est déjà considéré par un quart des investisseurs comme le plus attrayant sur le front de l'immobilier commercial. "Les derniers chiffres de notre baromètre témoignent de la poursuite de l'effet négatif des incertitudes liées au Brexit sur la vision qu'ont les investisseurs internationaux, notamment français et allemands, du marché britannique de l'immobilier commercial", commente Emmanuel Lumineau, directeur général de BrickVest, cité dans le communiqué.

 

 

La dégradation du sentiment des investisseurs à l'égard de l'immobilier commercial britannique a déjà des traductions concrètes : l'immobilier d'entreprise londonien est tombé à son plus bas niveau depuis 20 ans au deuxième trimestre, avec 820 millions de livres (912 millions d'euros) de transactions entre avril et juin, selon les données de Savills. La poursuite de cette tendance dépendra en partie de l'identité du successeur de Theresa May à Downing Street, le 23 juillet. Alors que Boris Johnson s'est engagé à une sortie du Royaume-Uni de l'UE à la date du 31 octobre, son rival Jeremy Hunt n'exclut pas un nouveau report du Brexit en cas d'absence d'accord.

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