Taux de crédit bas, prix en baisse et jugés plus réalistes, délais de vente réduits, les conditions sont réunies pour redonner des couleurs à l'immobilier ancien. Pour preuve : le nombre de transactions est en hausse, et les particuliers ont repris confiance en l'investissement dans la pierre. Analyse.
On l'avait prédit : le marché de l'immobilier retrouverait de belles couleurs en 2015. C'est désormais chose faite, et les conditions d'achat n'avaient pas été aussi bonnes depuis plusieurs années. Pour preuve, le réseau immobilier Laforêt avance une hausse de 5,5% des transactions au premier semestre 2015 par rapport à la même période en 2014.
Les raisons de cet engouement retrouvé sont nombreuses. Les prix constatés sont en baisse de 2,3% sur l'ensemble du territoire, selon Laforêt, qui note un mètre carré à 2.742 euros en moyenne (1.936 euros/m2 en région, 7.929 euros/m2 à Paris). Même la capitale voit ses prix fléchir : -1,9% au premier semestre, alors qu'"à Paris, tout se vend si le prix demandé est juste", selon le réseau.
Des prix jugés plus justes par les acheteurs potentiels
Le prix juste, c'est ce que recherchent tous les acheteurs potentiels. Dépités par des tarifs parfois exorbitants, les primo-accédants boudaient le marché depuis quelques années. Aujourd'hui, ce sont eux qui portent le marché, puisqu'ils représentent un tiers des acheteurs, contre 10% seulement pour les investisseurs.Réajustés par les vendeurs, les prix retrouvent donc des valeurs suffisamment raisonnables pour ne plus faire fuir les jeunes ménages. Selon une étude Logic-immo.com pour le JDN, même si, au deuxième trimestre 2015, 58% des Français ayant un projet d'achat estiment que les prix sont en décalage avec la réalité, ce taux est en baisse de 4 points par rapport au premier trimestre 2015.
Plus de demandes pour les petits logements, mais moins d'offres
Preuve du retour des primo-accédants, la hausse de 6% de la demande de logements (et 10% en Ile-de-France) concerne surtout les petites surfaces. En revanche, refroidis par le plafonnement des loyers notamment, les investisseurs sont moins enclins à vendre, et l'offre ne suit pas toujours : le marché manque de vendeurs !En Ile-de-France, les studios et deux-pièces représente 68% des demandes... mais seulement 50% des offres. Ce sont les biens en petite couronne qui bénéficient de ce décalage, puisque les acheteurs déçus par le marché parisien étendent leurs recherches aux départements périphériques.
A peine trois mois pour vendre un bien
Enfin, les délais de vente se raccourcissent, grâce à des prix plus réalistes. Les transactions mettent en moyenne 99 jours, contre 103 au premier trimestre. C'est en régions que la baisse est la plus importante : -7 jours, soit tout de même 105 jours entre la mise sur le marché et la signature de l'acte de vente.