Boosté par une baisse des taux de crédits et par des prix stables ou en baisse, le marché de l'immobilier reprend doucement mais sûrement. En témoigne, le retour des primo-accédants et la hausse des prospects, qui prennent leur temps pour trouver le bien idéal. Décryptage.
2015 sera-t-elle l'année de la reprise du marché de l'immobilier ? Les derniers chiffres publiés par les professionnels du secteur le laissent entendre. Retour des primo-accédants, hausse du moral des futurs acquéreurs, baisse des taux des crédits immobiliers, les Français ont repris confiance et veulent investir, plus que jamais, dans la pierre.
"C'est le retour du printemps !". Fabrice Abraham, directeur général de Guy Hoquet l'Immobilier, est plutôt optimiste quant à la tendance de l'année. Le groupe, qui a annoncé ses chiffres pour le premier trimestre 2015, enregistre une hausse de 3,5% des compromis de vente signés (par rapport au premier trimestre 2014) et de 11% des prospects acquéreurs. Même constat chez Laforêt, qui annonce des demandes en hausse de 6% sur la même période.
"Les futurs acquéreurs savent qu'ils ont le marché entre les mains, et ils en profitent pour prendre leur temps, multiplier les visites et trouver le bien idéal", analyse Fabrice Abraham. En témoigne, le délai moyen entre le début de la prospection et l'achat effectif d'un bien, qui s'élève à 7 mois selon les chiffres du réseau Guy Hoquet. Et, en conséquence, les délais de vente se prolongent : 96 jours en moyenne au premier trimestre 2015, contre 84 jours à la même époque l'an passé.
Le retour des primo-accédants relance le marché
Principal indicateur de la renaissance du secteur, la part des primo-accédants, en hausse depuis 2013. S'ils ont retrouvé le chemin des offices notariaux en 2014, ils représentent aujourd'hui 35% des acquéreurs. "Jusque là, les primo-accédants boudaient un marché qui leur était pourtant favorable", souligne Fabrice Abraham. Avec des taux de crédits en constante baisse et des propriétaires enclins à négocier à la baisse le prix de leurs biens, la voie est en effet libre pour les futurs propriétaires.A force de négociations, en 2014 déjà, la FNAIM constatait une baisse de 1,7% des prix de l'immobilier sur l'ensemble du territoire. La tendance semble se poursuivre, selon le réseau Guy Hoquet, qui note -2,2% sur le prix des maisons et -1,8% sur celui des appartements. Le réseau Particulier à particulier (PAP) annonce -1,89% sur le prix des maisons et -2,34% sur celui des appartements, également sur douze mois glissants. Le groupe Laforêt, quant à lui, évoque -1,1% en moyenne sur toute la France.
Paris sous la barre de 7.800 euros/m²
PAP souligne que les régions les plus touchées par la baisse sont la Normandie (-5,36%), le Centre (-5,29%) et le Poitou-Charentes (-5,07%).Pour Guy Hoquet, l'écart se creuse entre la province (1.861 euros/m² en moyenne) et Paris (7.773 euros/m², hors quartiers les plus chers où le réseau n'est pas présent), même si la capitale connaît aussi une inflexion de ses prix, de 0,9% selon Laforêt. Une information confirmée par MeilleursAgents.com, qui soutient que le prix moyen à Paris serait passé sous les 7.800 euros/m², et que les arrondissements les plus chers (8ème, 16ème et le quartier de la rive gauche) sont ceux dont les prix baissent le plus.Ciel dégagé pour le reste de l'année 2015
Pour les mois à venir, les professionnels de l'immobilier rêvent d'un avenir sans nuage. "Le marché est sous perfusion permanente des taux d'intérêts, qui ne devraient pas augmenter avant la fin de l'année", selon Fabrice Abraham de Guy Hoquet. Le moral des acquéreurs, quant à lui, est au beau fixe selon Logic-immo.com, même si le nombre de biens à vendre reste trop peu élevé à leur goût."Les vendeurs paraissent plus réalistes sur les prix, estime Sébastien de Lafond, mais cela ne suffira pas à fluidifier le marché à court terme". Le président et cofondateur de MeilleursAgents.com table plutôt sur une baisse durable des prix, qui devrait entraîner une embellie en 2016 ou 2017.