Ségolène Royal a annoncé qu'un appel d'offres pour la pose d'éoliennes en mer serait lancé pour une zone située au large d'Oléron (Charente-Maritime). La filière est satisfaite même si tous les détails de ce 4e appel d'offres ne sont pas encore connus, et même si les recours s'accumulent contre les parcs déjà attribués.
Et de quatre : la ministre de l'Environnement et de l'Energie a dévoilé, ce mercredi 23 novembre, qu'un nouvel appel d'offres pour l'éolien offshore serait bientôt lancé. Il concernera une zone au large de l'île d'Oléron (Charente-Maritime), mais la puissance n'a pas été évoquée. Selon toute vraisemblance, à l'image de tous les autres parcs attribués jusqu'ici, le chiffre devrait avoisiner les 500 MW, à l'image de ce qui est prévu à Dunkerque, dont l'appel d'offres avait été lancé en avril dernier.
La procédure se caractérisera par les "nouveautés" prévues par la loi de Transition énergétique, afin de réduire les coûts et simplifier les démarches. Il est notamment question de "dialogue concurrentiel" entre les candidats, afin qu'ils puissent faire évoluer leur offre en cours de procédure en améliorant leurs propositions. Certaines étapes, telles que les études de ressource en vent ou de composition des fonds marins, seront prises en charge par des établissements publics afin d'éviter toute sous-estimation des coûts liés aux travaux de fondation par exemple. Ségolène Royal explique, dans un communiqué, avoir mandaté les préfets de la région Nouvelle-Aquitaine et de la région maritime Atlantique "pour poursuivre les consultations et définir, en concertation avec l'ensemble des acteurs du territoire et le public, une zone pour le développement d'un parc éolien en mer posé". Elle ajoute : "Une attention particulière sera apportée aux enjeux des activités économiques, notamment la pêche, et aux enjeux environnementaux liés au choix de la zone".
Des recours qui repoussent l'entrée en service d'un à deux ans
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Il ne fait aucun doute qu'à l'instar des autres zones de développement éolien offshore, le futur parc d'Oléron fera l'objet de recours et de contestations de la part des riverains. EDF, qui a obtenu le feu vert pour développer trois de ces fermes offshore (Fécamp, Saint-Nazaire et Courseulles-sur-Mer), a d'ailleurs annoncé qu'elle ne pourrait pas les mettre en service avant 2021 ou 2022, soit un ou deux ans de retard sur le calendrier initialement prévu. En cause, les recours déposés contre ces projets "qui font perdre encore une année supplémentaire". Car la seule cour administrative d'appel, compétente sur les recours concernant les énergies marines, située à Nantes, dispose d'un an pour se prononcer. Le groupe "s'attend à avoir un jugement avant l'été 2017, ce qui permettrait une première décision d'investissement fin 2017". Les premières machines ne seront donc pas déployées avant 2020.
De leur côté, les professionnels de la filière saluent l'annonce faite par la ministre. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER), souligne que ce nouveau projet est "indispensable pour atteindre les objectifs que la France s'est fixé à l'horizon 2023 dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l'énergie" qui précise effectivement une puissance éolienne en mer de 6 GW. En cumulant les sept zones désignées pour recevoir des turbines offshore, à raison de 500 MW chacune, le total programmé n'est pour l'heure que de 3,5 GW. Le SER rappelle : "La compétitivité de la filière passe avant tout par des économies d'échelle permises par le lancement d'appels d'offres sur plusieurs zones pour un volume cible ambitieux". L'association France Energie Eolienne, elle aussi, salut "une excellente nouvelle". Olivier Pérot, son président, déclare lui-aussi : "Cette dynamique s'inscrit dans la logique de baisse des coûts, priorité absolue de la filière, par le biais de volumes plus importants, et de renforcement du développement de l'industrie éolienne sur le territoire français". Les industriels comptent donc que d'autres appels à projets suivent dans les mois qui viennent, et que les puissances visées soient plus conséquentes.