Le Conseil régional d'Île-de-France a présenté sa feuille de route pour le développement durable dans les prochaines décennies. Le Schéma régional climat-air-énergie, rendu obligatoire dans le cadre du Grenelle de l'environnement, fera l'objet de consultations pendant l'été et d'une adoption définitive à l'automne 2012.
L'Île-de-France, région ultra-urbanisée qui représente 20 % de la population nationale mais moins de 3 % de son territoire, souhaite réduire ses émissions de gaz à effet de serre et augmenter la part des énergies renouvelables dans son approvisionnement. Afin d'y parvenir, et de permettre à la France de respecter ses engagements quant à la limitation du réchauffement climatique, des Schémas régionaux climat-air-énergie (SRCAE) ont été rendus obligatoires par les lois du Grenelle pour chacune des 22 régions françaises. « L'Île-de-France doit relever le défi en divisant par 4 ses émissions de gaz à effet de serre avant 2050 », déclare Hélène Gassin (Europe Ecologie-Les Verts), 4e vice-présidente de la région en charge de l'environnement. « Le taux d'indépendance énergétique doit passer de 5 à 45 %, bien sûr sans recourir aux huiles de schiste du sous-sol. Le SRCAE montre que cela est tout à fait possible. Ce sont de beaux objectifs, établis en co-élaboration avec l'Etat », précise la membre du bureau exécutif d'EELV.
Pour le bâtiment, le document décrète la mobilisation générale sur la rénovation, afin de multiplier par 3 le rythme et atteindre les 125.000 logements rénovés par an, soit 2,5 % du parc. Le secteur tertiaire devra également accélérer ses rénovations en portant le taux à 3,3 % du parc par an, soit 7 millions de mètres carrés. Le mode de chauffage fera également l'objet d'une attention particulière, la solution tout-électrique étant dorénavant proscrite. « Nous voulons voir disparaître les convecteurs de toutes les constructions neuves à partir de 2013 », a plaidé Hélène Gassin, qui a également souhaité voire totalement disparaître le chauffage au fioul, au GPL et au charbon. Elle souhaite donc mettre en avant les réseaux de chaleur qui devraient voir le nombre de foyers raccordés augmenter de 40 % entre 2005 et 2020, soit à peu près 65.000 logements par an. Un développement qui se fera en relation avec celui des énergies renouvelables telles que la géothermie, la biomasse ou la production de biogaz.
Hélicoptères contre éoliennes
Pour le solaire thermique, l'objectif ambitieux sera d'atteindre le niveau actuel de l'Allemagne en 2020. Quant au plan de déplacement urbain, il table sur une diminution de 2 % du trafic automobile global grâce au développement de l'offre de transports en commun (+20 %) et au recours au vélo ou la marché à pied (+10 %). Restera à régler la question de l'énergie éolienne, pierre d'achoppement avec le gouvernement. Le schéma régional éolien (SRE) prévoit en effet une large zone d'implantation potentielle, incluant notamment la zone d'entraînement, de jour comme de nuit, du Groupement interarmées héliporté (unité anti-terroriste) dans le sud-ouest francilien (Essonne et Yvelines). Une inclusion que ne souhaite pas le ministère de la Défense.
Le SRCAE doit fixer les orientations stratégiques du territoire régional en matière de réduction des consommations d'énergie et d'émission des gaz à effet de serre. Il participe également à l'amélioration de la qualité de l'air, au développement des énergies renouvelables et à l'adaptation aux effets du changement climatique. Il est déterminant pour aider les collectivités territoriales de plus de 50.000 habitants à élaborer un Plan climat énergie territorial (PCET) ainsi que pour orienter l'action des acteurs publics et privés sur le territoire.
Juillet : tenue du comité de pilotage du SRCAE et du SRE afin de valider les projets à soumettre en consultation publique ; publication dans deux journaux régionaux ou locaux et sur les sites Internet du conseil régional et de la préfecture d'un avis faisant connaître la date d'ouverture des consultations publiques sur les projets ;
Juillet à septembre : consultations publiques sur les projets de SRCAE et SRE ;
Fin septembre : après analyse conjointe par les services de l'Etat et du conseil régional des observations et avis recueillis, adoption du SRE par le préfet de région puis mise à disposition du public sur les sites Internet.
Octobre : analyse conjointe par les services de l'Etat et du conseil régional des observations sur le SRCAE (hors SRE) et proposition d'un projet modifié.
Novembre : projet de SRCAE soumis à l'approbation de l'organe de délibération du conseil régional.
Décembre : SRCAE arrêté par le préfet de région. Avis de publication inséré dans deux journaux régionaux ou locaux et mise à disposition électronique.