RENOUVELABLES. Dans un contexte économique et énergétique marqué par la préparation d'une nouvelle génération de réacteurs nucléaires mais aussi par la croissance des renouvelables, le gaz a encore de nombreuses cartes à jouer, particulièrement dans le domaine du stockage, assure Pierre Chambon, le directeur général de Storengy France. Avec en ligne de mire le développement de l'hydrogène, du biométhane et du "e-méthane".


Au moment où l'électricité semble plus que jamais toute-puissante dans le bouquet énergétique de la France, et alors que des craintes émergent sur d'éventuelles difficultés d'approvisionnement au cours de l'hiver suite à l'arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires, la filière gazière veut faire entendre sa voix. Parmi les acteurs du secteur, Storengy, filiale d'Engie spécialisée dans le stockage souterrain de gaz naturel, affirme avoir dans la ligne de mire de ses axes de développement plusieurs gaz renouvelables : l'hydrogène, le biométhane et le "e-méthane". Son directeur général pour l'Hexagone, Pierre Chambon, insiste par ailleurs sur l'impérative coopération entre les réseaux électrique et gazier, condition sine qua non selon lui pour réussir pleinement la transition énergétique. Entretien.

 

 


Batiactu : Pouvez-vous commencer par présenter votre activité ?

 

Pierre Chambon :
Storengy est un groupe présent dans plusieurs pays et qui compte environ 1.000 salariés, répartis pour l'essentiel en France avec 800 personnes, le reste en Allemagne et en Angleterre. Notre cœur de métier concerne l'exploitation et la maintenance de capacités de stockage souterrain de gaz naturel. Sur ce segment d'activité, Storengy est la première entreprise française et européenne, et la quatrième mondiale. En France, nous ne sommes que deux opérateurs sur ce marché, avec Teréga, basé dans le Sud-Ouest.

 


Quels sont vos axes de développement dans un contexte économique et énergétique marqué par la préparation d'une nouvelle génération de réacteurs nucléaires mais aussi par la croissance des renouvelables ?

 

P. C. :
Notre enjeu est de nous renforcer et de nous adapter aux trois principaux types de stockage souterrain de gaz renouvelables. Le stockage le plus mature est celui du biométhane, avec deux axes de développement : la production de biométhane, notamment en France avec la filiale Engie Bioz qui exploite une petite quinzaine de méthaniseurs, ce qui représente 400 gigawatts-heure d'énergie renouvelable, sachant que l'objectif est d'atteindre 4 térawatts-heure en 2030, soit une part de marché de 10%. Le second axe concerne l'adaptation des infrastructures de stockage car les renouvelables vont remplacer progressivement les fossiles et il nous faut être prêt à répondre aux besoins.
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