EMPLOI. La conjoncture est bonne dans le BTP sur le front de l'emploi. Mais la situation n'est pas sans difficulté, à mesure que les jeunes diplômés rechignent visiblement à exercer des métiers de terrain. Décryptage avec Baptiste Siauve-Huard du cabinet de recrutement Walters people.
Pour les jeunes diplômés du BTP, la conjoncture de l'emploi reste positive en cette rentrée 2019, nous informe une étude du cabinet de recrutement Walters people publiée le 18 septembre 2019. "Les jeunes diplômés sont toujours très demandés dans le secteur de la construction avec de multiples opportunités qui s'offrent à eux. Les embauches seront donc nombreuses sur l'exercice 2019-2020, avec une très forte demande sur l'ensemble du marché", peut-on lire dans une étude réalisée par la société (voir les salaires moyens dans le tableau en fin d'article).
Ce qui n'empêche pas le secteur, on le sait, d'être confronté à des pénuries sur certains postes. "C'est surtout le cas pour les ingénieurs travaux ayant de 3 à 10 ans d'expérience", explique à Batiactu Baptiste Siauve-Huard de Walters people. L'une des raisons de ce phénomène est que de nombreux jeunes diplômés de la filière se dirigent dès la sortie d'école vers la maîtrise d'ouvrage, la maîtrise d'œuvre ou la banque. Mais pas, ou peu, le chantier : ils ne veulent visiblement plus chausser les bottes. Alors même que, pour Walters people, "les professionnels qui réussissent le mieux dans ce secteur sont souvent ceux qui sont passés en chantier".
Embaucher au niveau BTS
Comment répondre à cette problématique ? "Nous essayons d'inciter les entreprises à embaucher des personnes à un niveau BTS puis de les faire monter en compétences en interne", nous explique Baptiste Siauve-Huard. Une chose est sûre : il faut réagir rapidement dans la mesure où va bien falloir construire le Grand Paris et les infrastructures des JO 2024. Les jeunes diplômés seraient-ils incités par des salaires supérieurs en ne choisissant pas d'aller en entreprises générales ? "Non, car il n'y a pas un écart de paie significatif", assure Baptiste Siauve-Huard, qui estime que les étudiants sortant des grandes écoles de type ESTP émargeront à 43-44 k€ bruts par an cette année. "Il faut donner envie aux jeunes d'aller sur les chantiers."
Les entreprises générale s'arrachent ainsi ces cadres de chantier, avec une rotation qui se situe en moyenne à des périodes de trois-quatre ans. "Les salariés du Bâtiment sont assez honnêtes et droits, ils veulent aller au bout du projet auquel ils sont affectés avant de partir ailleurs", décrypte le recruteur. D'après Walters people, cette situation est encore plus criante en travaux publics, où les salariés sont chassés encore plus intensément. "Sur un projet parisien, nous en sommes à faire venir des salariés de toutes les régions de France", illustre Baptiste Siauve-Huard.
L'autre solution est celle de l'alternance, forme de cursus de plus en plus recherchée car permettant de pallier en partie l'absence d'expérience professionnelle.
Découvrez dans le tableau ci-dessous les rémunérations annuelles bruts moyennes des jeunes diplômés du BTP, évaluées par Walters people :
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