PAROLES D'ARCHITECTES. L'agence d'architecture marseillaise Atelier Aïno est engagée dans l'économie circulaire en évitant les déchets et en promouvant la réhabilitation. Elle participe également au déploiement de filières locales de matériaux. Sa co-fondatrice, Charlotte Lovera, nous a accordé une interview pour nous expliquer sa démarche.
Elles sont jeunes et entendent battre en brèche les clichés sur le réemploi. Élise Giordano, Charlotte Lovera et Louise Dubois, deux architectes et une designer, ont, ensemble créé l'agence Atelier Aïno, en 2016 à Marseille. Lauréates du prix Albums des jeunes architectes et paysagistes en 2018, les trois professionnelles œuvrent à réhabiliter le patrimoine typique de leur région en réemployant des éléments existants et en utilisant des matériaux locaux, comme la paille de riz de Camargue. Rencontre avec sa cofondatrice, Charlotte Lovera.
Batiactu : Élise Giordano, Louise Dubois et vous, vous êtes rencontrées à l'université pluridisciplinaire Aalto de Helsinki dans le cadre d'un échange universitaire durant votre année de Master. Comment cette expérience en Finlande a-t-elle marqué votre activité ?
Charlotte Lovera : Louise étudiait le design textile et matière à l'École nationale supérieure des arts décoratifs, Elise était à l'École nationale supérieure d'architecture (Ensa) de Paris - la Villette et moi à l'Ensa Paris-Malaquais. À Helsinki, nous avons suivi des enseignements transversaux et pluridisciplinaires, tournés vers le design et l'artisanat. Nous avons notamment bénéficié d'une formation autour du bois, et avons été en immersion quelques semaines dans une ferme, aux alentours de la capitale, pour découvrir ce matériau. Les pratiques que nous avons découvertes durant cette année, éloignées de l'architecture, nous ont plu. Aussi, nous avons été marquées par le lien qu'entretiennent les Finlandais avec la nature.Suite à cette expérience, nous avons toutes obtenu notre diplôme et avons exercé trois ans dans des agences et entreprises. J'ai notamment travaillé pour une grande agence, qui répétait les projets de logements sociaux à destination de gros promoteurs mais ces opérations étaient éloignés des réflexions de Louise, Elise et moi. Nous avons alors décidé de lancer Atelier Aïno. Nous voulions retrouver les pratiques que nous avions découvertes à Helsinki, comme le fait de promouvoir une approche artisanale et la construction bois. Nous utilisons, par exemple, du pin d'Alep de la région sur un projet de réhabilitation à Septèmes-les-Vallons (Bouches-du-Rhône). Son origine est garantie, et la maîtrise d'ouvrage se fournit à moins d'une heure du chantier.
Aujourd'hui, après sept années d'activités, comment se porte votre agence et quel regard portez-vous sur le marché ?
Nous avons une grosse charge de travail car les commandes que nous traitons demandent un temps fou à être traitées, notamment la phase de dessin et de diagnostic. Nous délivrons un suivi sur-mesure, au cas par cas. Nous savons que si nous faisions de la standardisation, la conception des bâtiments serait bien plus rapide mais nous ne cherchons pas à faire cela.Les projets sur lesquels nous travaillons traitent de réhabilitation,
Il vous reste 64% à découvrir.
Ce contenu est réservé aux abonnés
Déja abonné ? Se connecter
Abonnez-vous maintenant pour le lire dans son intégralité
Et bénéficiez aussi :
Et bénéficiez aussi :
D’un accès illimité à tous les articles de Batiactu
D’une lecture sans publicité
De toutes les interviews et analyses exclusives de la rédaction