Depuis 2004, les magasins Ikea récoltent des fonds pour la Fondation Abbé Pierre. Et ces sommes sont versées notamment sous forme de mobilier, tandis que les architectes d'intérieur de l'enseigne sont chargés de repenser l'aménagement des lieux d'accueil de l'association. Un mécénat de compétences grâce auquel trente centres ont déjà été meublés.
Février est le mois de la solidarité chez Ikea. Depuis sept ans, c'est en effet la période choisie par la chaîne d'ameublement pour s'engager pour la Fondation Abbé Pierre. Plus qu'une simple récolte de fonds, le partenariat entre l'enseigne et l'association contre le mal logement est surtout un mécénat de compétences, qui a permis d'aménager trente lieux d'accueil pour les plus démunis.
Ikea encourage ses clients à faire un geste pour la Fondation Abbé Pierre, au moyen de cartes de don, d'une valeur de deux euros, disponibles à chaque caisse. Par ailleurs, depuis 2004, pour chaque passage en caisse avec la carte Ikea Family en février, vingt centimes d'euros sont cumulés sur une cagnotte. En 2010, plus de 100.000 euros ont ainsi été récoltés. Cette somme est reversée à la Fondation Abbé Pierre, en partie par chèque et en partie sous forme... de mobilier !
Mécénat de compétences et don de mobilier
«Après l'enfance et l'environnement, nous avons voulu développer un troisième axe de partenariats : le mal-logement» explique Caroline Gastaud, responsable développement durable chez Ikea France. La chaîne propose alors un mécénat de compétences à la Fondation Abbé Pierre. «C'était une belle opportunité pour l'association, car s'il existe des aides pour la construction, il n'y en a pas pour l'aménagement d'intérieur» souligne-t-elle.
Le principe ? Des architectes d'intérieur des magasins Ikea sont chargés de créer l'aménagement des différents centres d'accueil de la Fondation : des boutiques solidarité - lieux d'accueil de jour pour personnes marginalisées ou sans logement - et des pensions de famille, proposant des logements individuels pour personnes précaires et des espaces communs de partage. Un travail à temps plein, auquel les architectes consacrent environ 150 heures par projet, et pendant lequel ils sont payés par l'enseigne.
Réaménagement complet
L'espace est souvent entièrement repensé par les architectes. «Dans la Boutique solidarité d'Angoulême, la cuisine a été ouverte, avec un bar qui sert d'accueil, pour plus de convivialité» se souvient Caroline Gastaud. Dans une pension, comme le Hameau Saint-Michel à Tours, l'architecte se concentrera sur l'espace collectif, coloré et accueillant. Les logements individuels seront en revanche plus neutres, «pour que le locataire puisse s'approprier la chambre».
Une fois les plans choisis, le mobilier est gracieusement offert par Ikea. La valeur réelle des produits (environ 40.000 euros par projet) est déduite de la cagnotte accumulée en février. Les bénéficiaires du centre d'accueil mettent la main à la pâte, en aidant au déchargement et au montage des meubles. Des meubles neufs, comme un nouveau départ dans la vie pour des personnes en grande précarité.